"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

dimanche 20 décembre 2009

Cathédrale et Mémoire

J’habite une ville dans laquelle s’élève une très belle cathédrale. Peut-être la plus belle de France. J’aime passer devant. Parfois, lorsque j’ai le temps, j’y entre. L’intérieur aussi est magnifique. Grand, froid, sombre, silencieux et majestueux. La sensation y est unique. A condition de savoir être à l’écoute, on peut y sentir le poids des siècles. Fouler le sol des ancêtres, apercevoir leurs ombres, entendre les murmures de leurs fantômes, se dire que le sang qui coule dans nos veines coulait dans les leurs ici même il y a mille ans… prendre conscience que nous sommes une étape de quelque chose de bien plus vaste, de bien plus fort,de bien plus lointain, de bien plus précieux. Alors, un sentiment étrange entre l’humilité, la plénitude et l’amour s’empare du corps et de l’âme. Une fois propulsé en haut, le panorama est imprenable.Un morceau d’éternité, un voyage immobile, une contemplation profonde et intense, un instant infini qu’aucun livre d’histoire ne saurait retranscrire. Une vague qui rassure et qui fait palpiter le cœur. Comme une évidence, elle surgit même dans des endroits qui n’ont a priori aucun lien avec notre mémoire individuelle, avec lesquels nous n’avons pas d’attaches personnelles. Des endroits dans lesquels nous n’avons pas grandi, que nous n’avons pas connus ici-bas. Nous n’y avons jamais mis les pieds et pourtant… et pourtant dès les premiers pas ils nous semblent aussi familiers que la poitrine d’une mère.

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