"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

lundi 26 avril 2010

Retraites : le faux quadrilemme

Quel lien pourrait-il exister entre le PLU et le dossier des retraites ? A priori aucun. Pourtant en y prêtant un peu plus d’attention, on pourrait voir une similitude dans la forme de présentation et la manipulation intellectuelle.

Rappelons nous : Pascal Houbron et son cabinet d’études nous avaient présenté un projet tout fait dont on pouvait (soi disant) discuter les contours. On nous plaçait de cette façon devant cette simple alternative : adhérer au projet du Freluquet ou rejoindre le camp des « immobilistes » qui refusent tout changement, sous entendu « tout progrès ».

En utilisant le paralogisme du faux dilemme, les conseillers du Freluquet fermaient ainsi la porte au champ de réflexion qui aurait permis d élaborer d’éventuels projets de PLU alternatifs.

Regardons maintenant le dossier des retraites. Le gouvernement a d’entrée balisé le terrain en affirmant qu’il n’existait que trois solutions : le recul de l’age de la retraite, la diminution des pensions, l’augmentation des cotisations. La manipulation consistait à fermer le champ des possibles et à nous placer devant un faux trilemme. La gauche qui tortille du postérieur pour éviter de trop se mouiller dans le dossier explosif des retraites avance très timidement une quatrième solution : taxer les revenus du capital.

Nous voici devant un faux quadrilemme qui a pour but de nous masquer le fond du problème: la diminution de l’emploi salarié en France et la répartition des gains générés par l’augmentation de la productivité.

Prenons un exemple simple : admettons qu’en 1975 pour produire 100 voitures, il fallait 200 travailleurs. Vingt cinq ans plus tard pour produire 150 voitures il ne faut plus que 70 travailleurs (l’usine de Renault Sandouville est passée de 12.000 salariés en 1976 à 4.500 en 2006). L’utilisation de robots de plus en plus performants (soudure) en passant par l’automatisation des ateliers de peinture etc., a permis des gains de productivité très importants mais aussi la suppression de tâches répétitives et particulièrement pénibles. Cela devait constituer, en principe, un bien pour les travailleurs. Certes, si certains postes aliénants sur les chaînes ont été supprimés, le revers de la médaille a pris deux aspects :

1) un chômage endémique et grandissant pour les travailleurs peu ou pas qualifiés.

2) Une diminution de la base de calcul du financement des prestations sociales (retraites, assurances maladies, etc..) calculées sur la masse salariale. Un robot ne paye pas de charges sociales, pas plus que l’ordinateur et son logiciel de traitement de texte qui a remplacé la secrétaire.

Il en va de même dans la grande distribution ou peu à peu on supprime les emplois de caissières pour les remplacer par des machines non assujetties aux charges sociales. On pourrait multiplier les exemples.

Ainsi la richesse produite au plan national est elle beaucoup plus importante aujourd’hui qu’il y a trente ans (le PIB a plus que doublé) mais elle nécessite un nombre de travailleurs de plus en plus faible

Les gains de productivité dûs au progrès technique ont desservi le financement du système social français parce que confisqués pour accroître les revenus du capital. Ajoutons à cela les délocalisations avec le chantage à la baisse fait sur les salaires plus les quatre à cinq millions de personnes privées d’emploi et l’on comprendra aisément que l’assise du financement du système social s’est considérablement rétrécie pendant que les besoins augmentaient.

Deux, trois voire cinq années de travail en plus (encore faudrait-il qu’à partir de 45 ans on ne soit pas versé au rebut du marché de l’emploi) ou une taxe supplémentaire, représentent-il des réponses sérieuses ? Si demain nous pouvons tous devenir centenaires, devrons nous pour autant travailler jusqu’à 80 ans? Est-ce la nouvelle ligne d’horizon qui nous est proposée avec l’allongement de l’espérance de vie? C’est en tout cas là, où veulent nous emmener les « experts » avec leurs théories dites « raisonnables ».

On mesure à cet instant la tromperie que représente le quadrilemme dans lequel, gauche et droite confondues, veulent nous enfermer. D’abord il nous empêche de nous poser les bonnes questions comme : le progrès technique n’est il pas fait à l’origine pour améliorer la condition humaine et non pas pour gonfler les dividendes, produire plus et se substituer au vulgaire péquin l’obligeant ainsi à travailler plus vieux ? Le bonheur est-il dans toujours plus d’écran plat ou d’i-phone ?

Mais surtout, ce quadrilemme a pour but de nous empêcher de réaliser qu’il est nécessaire de repenser de fond en comble notre mode de financement du système social français (maladie et retraites), de tout remettre à plat et d’imaginer de nouvelles solutions, comme en ne le basant non plus sur (quasiment) l’unique travail humain, denrée vouée à se raréfier dans l’hexagone mais sur un mixe de PIB (ensemble des richesses produites sur le sol national, y compris par les entreprises étrangères) et de PNB (ensemble des richesses produites par les entreprises françaises, y compris par leurs activités à l’étranger).

Une sorte de taxe sur la richesse économique et financière créée qui se substituerait aux charges sociales sur les salaires. J’y vois plusieurs avantages :

- le financement de nos régimes sociaux suivrait ainsi l’accroissement de la richesse nationale.

- le coût du travail serait baissé, les activités à forte utilisation de main d’œuvre cesseraient d’être pénalisées. Cela rendrait inutile les délocalisations vers les pays à salaires « low cost » et cela supprimerait les plans de licenciements boursiers.

Bien sûr cela devrait se faire au niveau européen, dans le cadre d’une harmonisation fiscale et tout cela demanderait beaucoup, beaucoup, beaucoup de volonté politique.

Mes Chers Compatriotes, le système actuel à moyen ou long terme est condamné. Je ne vous ai exposé ici qu’une idée sans doute parmi bien d’autres, mais notre pays et son système social ont besoin de vous. Alors ne vous laissez pas séduire par le pré-mâché que l’on vous sert sous la forme du paralogisme du faux quadrilemme et activez vos petites cellules grises!

C.D


3 commentaires:

  1. à l'écoute des profits et lorqu'on voit les richesses accumulées, on ne peut que bondir lorsque l'on nous dit qu'il est impossible de payer des retraites décentes à ceux qui ont bossé toutes leurs vies. Je suis d'accord la richesse d'un pays et les bienfaits des progrès technique ne doivent pas etre réservés à quelques uns et on doit se poser la question d'un financement autre

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  2. Mais ce n'est pas sur ce chemin que veut nous emmener le gouvernement. Eric Woerth a stoppé toute réflexion en déclarant, aussitôt la réforme des retraites évoquée, qu'il n'était pas question de trouver des solutions en passant par de nouveaux prélèvements... Le gouvernement, pour tous les aspects de notre système social, tend à devenir libéral, espère par sa réforme que les français vont réfléchir au système de retraite par capitalisation, et pour ceux qui ne l'auront pas compris, l'imposera dans le futur.

    C'est un très bon constat que vous dressez là, mais ne pensez vous pas que ce combat est ô combien plus important que celui de la religion et de l'identité nationale ? Parce que vos articles façon "Evangile du jour" entrecoupés d'islamophobie vous discrédite et fait nous désintéresser de vote blog, pourtant parfois très pertinent.
    Pour en revenir au sujet, nous avons besoin d'une réforme des retraites, pas de celle que veut le gouvernement. Je partage votre point de vu sur la situation et vous encourage à sensibiliser votre entourage à ce sujet, mais j'aurais toujours du mal à concevoir votre intolérance et les stéréotypes que vous collez à certains.

    Bref, battons-nous pour nos retraites !

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  3. HA, Ha ! L’évangile du jour, comme vous dites, était fait pour en agacer un maximum. Je ne sais si vous avez reçu une éducation religieuse, mais voyez vous Pâque et la semaine Sainte c’est le moment le plus important de l’année pour les chrétiens (toutes églises confondues) bien plus que Noël dont on nous bassine tout les mois de décembre pour cause de grande foire consumériste.
    Moi ce qui me déplait voyez vous, c’est que dans un pays de culture et de tradition chrétienne (que vous le vouliez ou non, c’est un fait) on ne dise mot sur le début du carême et la semaine sainte, alors qu’on nous rabat les oreilles avec le ramadan et qu’une ville comme Rouen organise avec les fonds publics des festivités (Ramdam) en m^me temps.
    J’ai voulu faire un peu de pédagogie. Vous êtes, je pense, athée, alors ce n’est pas vous homme de gauche avide de diversité qui allez refuser l’apport culturel de l’autre (le chrétien).

    Concernant les retraites nous sommes devant un faux débat ou les solutions de fond sont écartées. Les retraites tout comme la sécu sont des questions de choix philosophiques de société.
    Retraites par capitalisation, mieux vaut regarder la bourse aujourd’hui et se souvenir de l’affaire Enron (2001) aux states. Ne pas oublier que les fonds de pension (retraites par capitalisation) sont les premiers spéculateurs. Aujourd’hui ce sont les fonds de pension allemands qui spéculent contre la dette grecque hier c’était les fonds de pension US sur d’autres terrains (rachats d’entreprises partout dans le monde) avec des taux de rendement à 2 chiffres exigés à court terme ce qui induit souvent licenciements et délocalisations. Le système est vicieux : ce sont les retraités qui vivent de la spéculation sur le boulot des actifs.

    Alors combat plus important que les religions ou l’identité nationale, les retraites? Les trois mon Capitaine, sont importants. Refuser le débat sur l’identité nationale, laisser « burquer » dans l’espace public français, laisser pousser les minarets dans nos villes et campagnes, c’est au mieux Marine Le Pen au pouvoir ou au gouvernement à court ou moyen termes et au pire une guerre civile à la libanaise des années 70. Le noyau de fondement historique du peuple français et ceux que les technocrates socialistes appellent « les petits blancs » n’accepteront plus encore longtemps de subir un racisme anti-blanc qui va croissant, de voir leur culture nier et leur civilisation détruite.
    Vous me décevez lorsque vous me ressortez cette tarte à la crème qu’est la soi disante « islamophobie », je crois vous l’avoir déjà écris, c’est une vieille recette de la IIIème internationale qui pour discréditer tout ceux qui n’étaient pas d’accord avec le communisme étaient qualifier de fasciste. Votre discours angélique sur l’immigration est usé, chaque jour nous apporte la preuve du contraire. Je mettrai bientôt une vidéo en ligne avec le discours de responsables communistes des années 70/80, il est bien différent du votre, mais c’est eux qui avaient raison !

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