"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

jeudi 11 novembre 2010

Le souvenir de Léopold Veze

Sépulture de Léopold Veze
Le destin m’a un jour mené dans le cimetière de Colamine sous Vodable, un vieux village auvergnat. Il s’y trouve une sépulture oubliée parmi d’autres. La plaque porte le nom de Léopold Veze et indique qu’il est  mort à 26 ans, en août 1914 près de Sarrebourg. Il est écrit « A mon cher fils ». La plaque est surmontée d’un cœur aux inscriptions effacées et d’une croix christique en fer.
Le cimetière entoure l’église Saint Mary du 11ème siècle. Ce n’est ni Vézelay ni la colline de Sion mais pourtant là aussi souffle l’Esprit. Dans ce cimetière, je me sentais chez moi sur cette terre de France et parmi les miens, ceux de cette « race d’esprit » dont parle Charles Péguy. On y mesure à quel point chaque mètre carré de notre patrie porte l’emprunte de leur sueur et de leur sang. Au bout d’une petite heure et après avoir admiré avec émotion dans l’église une statue en bois de la Vierge en majesté datant du 12ème siècle, j’ai repris ma route vers d’autres lointains villages.
Ce matin à 11 heures devant le monument aux morts de Bihorel, pendant la minute de silence, j’ai bien sûr pensé à mes deux grands pères, mais aussi à Léopold Veze, cet inconnu pour moi, mort pour la France et pour nous, dont le souvenir a croisé le chemin que j’empruntais et qui traversait notre pays un jour de paix au mois d’août 2010.
C.D
Eglise Saint Mary à Colamine sous Vodable

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