"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

dimanche 22 mai 2011

Ras la casquette de DSK

DSK italien

Mes Chers Compatriotes, voici une semaine, qui aurait osé affirmer que le « Berlusconi français » n’était pas Nicolas Sarkozy mais DSK ? C’est pourtant ce que ces derniers jours viennent de nous apprendre.
Oh, à six milles kilomètres de New York, je ne vais pas m’aventurer à dire qui ment, du présumé coupable ou de la victime présumée? Je ne tomberai pas non plus dans un manichéisme qui voudrait qu’un grand prédateur de foufoune fasse obligatoirement un pointeur en devenir ou une femme de chambre africaine, forcément une oie blanche. L’enquête le dira peut être un jour, mais aujourd’hui nous en savons suffisamment dans plusieurs domaines pour en tirer quelques enseignements.

Tout d’abord la gauche body buildée à la « moraline » depuis des décennies a fait « pschitt ». Nous avons assisté trois jours durant à une réaction de caste, celle des mâles dominateurs de gauche (pas forcement tous blancs et masculins d’ailleurs) qui ne pouvaient imaginer et concevoir un seul instant que le plus raffiné, le plus intelligent, le plus compétent bref le meilleur d’entre eux ait pu se conduire comme un homme de Cro-Magnon en rut. 
Toutes les excuses furent bonnes. Du « il n’y a tout de même pas mort d’homme » de Jack Lang au « Dominique Strauss-Kahn est inculpé sur le témoignage d'une femme de chambre, un unique témoignage forcément fragile » de Jean Pierre Chevènement. Mépris total des femmes que même les Ségolène Royale ou Martine Aubry ne contredirent pas, n’ayant qu’une pensée émue pour Dominique nique nique comme le disait la chanson. Seules, Marine Le Pen, Clémentine Autain et trois jours après Gisèle Halimi, brisèrent l’unanimisme d'un concert de déclarations d’une gauche machiste, aveuglée et aux abois. 
C’est du coté des « strausskahniens » que la sidération semble avoir été la plus forte, allant jusqu’à nier la réalité. Il suffisait de voir un Michel Cambadélis, KO debout lundi midi, rue de Solférino, nous expliquer qu’il espérait que « Dominique » soit au plus vite de retour  parmi eux. Il fallait voir la tête de tous ces communicants et socialistes apôtres de DSK qui sentaient soudainement, si près du pouvoir et de ses privilèges, se dérober la terre sous eux. Ils s’étaient déjà, parait-il, reparti les postes à l’Élysée et dans les ministères. Quel con, mais quel con !

Les médias français ne furent pas en reste. Comme les marchés financiers et les socialistes, elles venaient de perdre leur candidat favori pour 2012. Il paraît que les médias sont aux mains de Sarkozy ? Le ton de nécrologue d’une Pascale Clark, lundi matin sur France Inter, suffisait pour s’en convaincre et les Laurent Joffrin, Maurice Szaffran et cie lui emboitèrent le pas en chantant, si je puis dire, à la queue leu, leu. Pour eux c’était une profonde injustice. Qu’un Sarkozy ou mieux encore, un Le Pen soit accusé de viol, oui cela aurait été dans l'ordre des choses, tant le mal et le mépris sont de droite, bien évidemment. Mais pas DSK, pas celui qui incarnait la gauche moderne, socialiste et morale et à qui les belles âmes et les bonnes consciences allaient donner dans quelques mois, les clefs de l’Elysée et d’une France qui retrouverait enfin, grâce à DSK, ses valeurs de Fraternité et d’Egalité après cinq ans de barbarie sarkozyste!

Nous savions déjà que le leader adulé des socialistes disposait de près de 2 millions d’euros de revenu par an, possédait Riad à Marrakech, appartement place des Vosges, maison à Washington. Cela nous aidait à comprendre comme il lui était facile, prenant l’air grave et pénétré (si je puis dire) de ceux qui savent, d’expliquer aux Grecs (ultime répétition avant les Français) que le temps de la rigolade était terminé et qu’il fallait se serrer la ceinture. On sait maintenant qu’il peut lâcher quelques dollars (un million) pour sa libération, financer son système de surveillance à New York (200.000 dollars par mois), se payer les meilleurs communicants au monde pour influer sur son procès et les meilleurs avocats, ceux de la mafia, pour assurer sa défense.
Mais au bout d’une semaine, c’est l’overdose de photos, d’émissions et d’éditions spéciales sur l’affaire DSK. Pendant ce temps la terre a continué de tourner (si, si). Des événements importants se sont déroulés depuis le 15 mai, comme en Espagne où la jeunesse occupe les places des grandes villes, protestant contre un avenir bouché, l’impossibilité de se loger et de trouver sa place dans la société.
"Printemps espagnol" faisant écho aux printemps arabes? Prémisse à une révolte plus large dans la vieille Europe? Petit rappel en passant, l’Espagne est dirigée depuis plusieurs années par un gouvernement socialiste. J’ai bien peur que le PS de Luis Zapatero soit aussi impuissant face à la crise que ne l’est l’UMP de François Fillon ou en 2012, ne le sera le PS de Martine Aubry!

Comble du cynisme, les commentateurs, ces devins des temps modernes, nous ont expliqué que demain, plus rien ne serait pareil dans les rapports hommes/femmes, tout comme après le 11 septembre 2001, ils nous expliquèrent que plus rien ne serait comme avant entre pays riches et pays pauvres et en 2008 que plus rien ne serait comme avant dans le domaine de la finance internationale. On connait la suite!
Alors oui, ras la casquette de l’affaire DSK, passons à autre chose car nous avons appris l’essentiel. Si depuis 1974, nous savions que la gauche n’avait pas le monopole du cœur et bien depuis le 15 mai 2011, nous savons qu’elle n’a pas non plus celui de la morale.
CD
       

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