"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

samedi 25 juin 2011

Le Bonjour d'Alfred .......Caron.

Docteur Alfred Caron, premier Maire de Bihorel en 1892
Le 15 mai 1892, le Docteur Caron était élu Maire de Bihorel par le premier conseil municipal dirigé par le doyen d'âge, le Docteur Maridort qui déclarait "Monsieur Caron, je suis heureux de vous proclamer Maire, le premier Maire de Bihorel !" Puis il poursuivit "le résultat de cette élection prouve que la population de Bihorel vous sait gré d'avoir mené à bien la constitution de notre nouvelle commune que les mauvais vouloirs et les maladresses de l'ancien Bois-Guillaume avaient rendue nécessaire...".
Le Docteur Caron prit alors la parole :" Nous avons arraché l'enfant abandonné des mains de ceux qui le délaissaient; c'est à vous, maintenant de le protéger, l'embellir et le parer en veillant avec un soin jaloux sur sa croissance progressive. A cette tâche, messieurs, nous consacrerons tous nos efforts. Je suis heureux d'être le premier à donner le salut à Bihorel, commune créée avec le printemps, par un beau soleil, en plein midi, et qui, dans quelques années, sera un des plus beaux joyaux de la couronne qui entoure la ville de Rouen.
Vive Bihorel ! Vive le gouvernement de la République qui nous a affranchis".
Le lyrisme de Monsieur le Maire, le Docteur Caron, était à la hauteur de l'importance de l'instant. La naissance d'une commune nouvelle: Bihorel.
Il est d'usage de dire que si l'on ne veut pas reproduire les erreurs du passé mieux vaut connaitre l'histoire car elle pourrait bien dans le cas qui nous intéresse, nous repasser les plats.
A l'époque les habitants du quartier Bihorel à Bois Guillaume se sentaient les parents pauvres de la commune. Problèmes de voiries peu ou pas entretenues à Bihorel, emplacement de la mairie, problème d'école, problèmes fiscaux (taxe sur le transport des marchandises). Les Bihorellais souhaitaient aussi être mieux représentés au sein du conseil municipal ce qui aboutira dans un premier temps au sectionnement électoral entre Bihorel et B-G (les habitants de Bihorel élisaient leurs conseillers municipaux et B-G les leurs, tout ce petit monde regroupé ensuite en un seul conseil).
Deux faits majeurs précipiteront la rupture entre Bihorel et Bois Guillaume. Le refus du conseil municipal de Bois Guillaume de financer un aménagement routier qui désenclavait Bihorel (il sera réalisé avec les deniers des Bihorellais, aidés par le département) et le classement (dit vicinalité) des chemins de Bihorel, ce qui permettait de les rendre praticables. Enfin "la goutte d'eau qui fera déborder le vase", sera le refus de mettre à disposition la salle de la mairie pour une œuvre de bienfaisance spéciale à Bihorel alors que les habitants de Bois Guillaume se voyaient accorder par la municipalité tout ce qu'ils demandaient.
Ces faits aboutiront à la naissance de la commune nouvelle de Bihorel le 15 mai 1892.

Difficile de ne pas faire le parallèle entre les deux époques et de nous retrouver demain en cas de fusion dans la même situation que celle qui précéda 1892.

"Cent ans de la vie d'une commune, c'est 100 ans de la vie de ses habitants" écrivait Jean Fréret en 1991 dans sa préface à l'ouvrage de Gabrielle Sueur et Alfred Morel "du Bois Guillaume d'hier au Bihorel d'aujourd'hui".
C'est toute cette dimension humaine que néglige le projet de fusion de Pascal Houbron à qui j'écrivais déjà sur ce blog le 17 mai 2009, adaptant Saint Exupéry pour la circonstance "Bihorel nous l'héritons de nos ancêtres et nous l'empruntons à nos enfants". C'est pour cette raison, mes chers Compatriotes, que nous soyons de droite ou de gauche, ce dimanche, nous devons être avant tout Bihorellais et aller accomplir notre devoir de citoyen en allant voter NON à ce projet de fusion qui ne sert que les intérêts personnels de l'arriviste Pascal Houbron.
Nous n'avons pas le droit de laisser le Freluquet détruire ce que nous avons reçu de ceux qui ont construit Bihorel et qu'il est de notre devoir de transmettre à ceux qui nous succèderont, dans le futur, sur le territoire de cette commune.
Dimanche en allant voter NON, nous honorerons la mémoire des Georges Liot, René Tamarelle, Jean Freret, de tous les élus de droite et de gauche, des humbles et de tous les anonymes qui, décennies après décennies, ont bâti la commune de Bihorel.
Avec notre bulletin de vote, disons au Freluquet "T'as le bonjour d'Alfred", mais pas n'importe quel Alfred. Celui du Docteur Alfred Caron, premier Maire de Bihorel, bâtisseur et non pas fossoyeur de Bihorel comme veut l'être Pascal Houbron!

Vive Bihorel et Vive Bihorel Libre !

Manu ad ferum
Constantin Dragasès

nb: toutes les citations historiques sont extraites du livre de Gabrielle Sueur et Alfred Morel "du Bois Guillaume d'hier au Bihorel d’aujourd’hui, une commune centenaire au passé millénaire"

2 commentaires:

  1. C'est vrai que la "délibération" de fusion recolée avec du stoch noir fait "faire part de décés". Il ne manque pas d'humour à la mairie... C'est pas trés gai..
    Tomeles Kita

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  2. c'était prémonitoire !
    Romuald RICOUARD

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