"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

vendredi 11 novembre 2011

Classe 13

mon grand-père en permission à Doudeville en 1917, arborant fièrement sa croix de guerre
Cet homme est loin d'être pour moi un soldat inconnu. Il s'agit de mon grand-père. Incorporé en 1913 pour effectuer son service militaire, il ne sera démobilisé qu'en janvier 1919. Je crois que l'on peut écrire qu'il fut un survivant. Bataille de la Somme, bataille de la Marne, le chemin des Dames, Verdun et le fort de Douaumont. Cet épisode le marqua particulièrement. Lorsque j'ai eu 13 ou 14 ans, il me montra un jour son "déblayeur de tranchée" en me parlant des combats au corps à corps dans l'obscurité des couloirs du fort. "On ne savait plus qui on transperçait, camarade ou ennemi", me confia-t-il.

Quelques mois plus tard, sur un lit d’hôpital, vivant ses derniers instants dans les délires qui précèdent la mort, mon grand-père revécut des moments de sa guerre, donnant des ordres, demandant que l'on prévienne l'artillerie de modifier ses tirs et criant à ses camarades de sauter dans la tranchée.
Cinquante cinq ans après l'armistice de 1918, marqué à tout jamais, mon grand père est mort, lui aussi, pendant la grande guerre. 

CD

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