"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mardi 1 mai 2012

La "une" de trop.



Mes chers Compatriotes,  je ne sais pas comment vous vivez cet entre deux tours mais moi, je commence à bouillir. Cela ne devrait pas vous étonner en cette grande quinzaine où les belles âmes qualifient tout ce qui est à la droite de Bayrou de fasciste, de nazi ou de pétainiste. La gauche surfe sur son éternelle légende dorée, celle qui nous raconte qu’elle a toujours été le camp du bien.

Mélenchon, le révolutionnaire préféré des quartiers bobos (il a fait 10% chez les ouvriers, Marine Le Pen 29%), m’amuse beaucoup lorsqu’il lui suffit de deux minutes, celles qui séparèrent 19h59 à 20h01 le 22 avril dernier, pour déserter le Potemkine et sauter sur le pédalo. Mais il m’horripile tout autant lorsqu’il se drape dans l’habit du juste, éternel antifasciste et Sarkozy a raison de dire que se faire traiter de fasciste par un communiste (moi j’aurais dit un stalinien), c’est un compliment. Du coup, voilà notre révolutionnaire en pantoufles qui nous affirme avec raison, que mot pour mot, il s’agit là d’une phrase de Pierre Laval et d’engainer sur Pétain avec son « vrai travail ».

Mélenchon, oublie simplement en bon révisionniste stalinien, de rappeler que Pierre Laval, avant Vichy, fut un élu de la SFIO (ancêtre du PS), qu’il fut l’avocat de la CGT (syndicat avec lequel notre révolutionnaire en peau de lapin a défilé ce mardi 1er mai) et que députés, sénateurs socialistes et communistes votèrent dans leur grande majorité, les 9 et 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. 

Parlons maintenant du journal l’Humanité, cette bible du mensonge depuis un siècle qui le 24 aout 1939 voyait dans le pacte germano-soviétique qui faisait de Staline l’allié d’Hitler et le communisme celui du nazisme, une « politique à la fois énergique et intelligente, seule conforme à la cause de la paix ». Le 14 juillet 1940, dans l’Humanité toujours, on pouvait lire ces lignes « Fraternité franco-allemande. Les conversations amicales entre travailleurs parisiens et soldats allemands se multiplient. Nous en sommes heureux ». 
Alors aujourd’hui, lorsque le torchon stalinien à sa une, compare Sarkozy à Pétain, il se roule dans la boue de l’outrance et du révisionnisme. On ne se refait pas.


Quel journaliste avez-vous entendu ces jours derniers rappeler à Mélenchon et à tous ces  résistants de bazar, ces quelques vérités parmi tant d’autres ? 
Non, le système médiatico politique bien pensant préfère, faisant toujours preuve du même autisme depuis 30 ans, montrer du doigt et jeter l’opprobre sur les 6.500.000 électeurs de Marine Le Pen. "Comment, non seulement ce sont des gueux imbéciles, un brin raciste, peureux, qui n'ont rien compris et qui en plus votent Front National", s’indignent tous les « terra nova » de la place des Vosges et de Navarre !

Je m’étais, peu à peu, résigné à voter blanc au second tour, si comme annoncé par la pythie Ifop / Bva, seuls les candidats UMPS restaient en lice. Mais pour moi au fil des jours, ce référendum anti-Sarkozy commence à me les hacher menu. Même le cocu, comme le dit Denis Tillinac, qui a perdu sa femme pendant le quinquennat qui s’achève, en fait porter aujourd’hui la responsabilité à Nicolas Sarkozy.
Trop c’est trop. Trop d’acharnement, trop de mauvaise foi, trop de mensonges, de contre vérités, trop de défoulement médiatique, de défoulement tout court d’ailleurs, trop d’irrationnel. L’anti-sarkozysme vire à la catharsis.
Jeudi soir, voyant lors de l’émission « des paroles et des actes », ce fat d’Hollande déjà tout boursoufflé de satisfaction, si imbu de lui-même avec ses blagues carambar, qui ne dit rien, se défile, pontifie, nous la joue « mitterrandien » mais qui, entre le talent et la posture de Mitterrand, faute d'envergure, a choisi la deuxième, oui en regardant ce social traite, j’ai pensé que l’on ne pouvait pas laisser la France au lobby Flanbyste.

J’en ai assez du lynchage de Nicolas sarkozy, de cette sainte alliance qui part des vierges effarouchées chiraquiennes Raffarin / de Villepin, en passant par les centristes à la molle entre jambe, par les sociaux libéraux, puis par la catastrophe pour l’écologie Eva Joly pour finir chez les croisés de Sainte faucille et Saint Marteau.
Oui, Nicolas Sarkozy a déçu la droite et les Français comme Mitterrand a déçu la gauche et les Français en son temps. Oui, ce ne sera pas un quinquennat de référence, oui sa manière de gouverner est très discutable, sa personnalité est par certains cotés détestable, oui il a commis de nombreuses erreurs, oui il a fait plus souvent du spectacle et de la communication que de la politique, oui il n’a pas tenu toutes ses promesses, oui il a menti et traduit dans ses actes parfois l'inverse de ses paroles mais cette lapidation en place publique du Président Sarkozy m’insupporte. 

J'ai passé tout récemment dix jours dans un pays où les régions et les citoyens sont surendettés, où le chômage atteint 24% de la population et près d’un jeune sur deux chez les 18 / 25 ans. Ce pays, c’est l’Espagne après sept années de gestion socialiste.
Alors, effectivement à la lecture de tels résultats, nous pouvons donner raison à tous les excités de la rose et du drapeau rouge. A coté de Zapatero, Sarkozy, c’est vraiment un nain.
CD


6 commentaires:

  1. Quelle surprise vous voterez pour Nicolas Sarkozy le 6 mai !!!
    Le 14 novembre 2011 vous vous moquiez (gentillement) de moi sur ce blog en me félicitant de savoir:
    - que Sarkozy serait au second tour (à l'époque Marine Le Pen le talonait dans les sondages..)
    - et mieux que vous pour qui vous voteriez ce jour là.
    J'avais eu l'audace d'écrire le 13 que vous voteriez Sarkozy au second face à Hollande aprés NDA au premier tour.

    Allez dimanche pour que je perte mon pari, votez Hollande !!!!

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  2. Mais rien n'a changé, vous savez encore et toujours mieux que moi ce que je voterai dimanche, car hier en réponse à Fred Duval,j'ai écrit " je n'ai pas encore arrêté ma décision définitivement, j'hésite entre un bulletin blanc et un vote pour Sarkozy" et je précisais que ce ne serait pas un vote de "conviction". Ce 2 mai au soir, je suis toujours dans le questionnement.

    Par rapport au 14 novembre 2011, en plus de ce que je développe dans le billet "la une de trop" deux autres nouveaux éléments pèseront sur ma décision.
    1) François Hollande travaillera avec Eva Joly qui veut légaliser le commerce du cannabis pour contrer le commerce des armes dans les banlieues. Tout un "état d'esprit" qui laisse augurer dans quelle atmosphère va se dérouler la période qui va s'ouvrir le 6 ami au soir.

    2) Je suis farouchement opposé au vote des étrangers extra-communautaires à quelques élections que ce soit en France et surtout s'il n'y a pas réciprocité.

    La seule façon envisageable pour moi de vous faire perdre votre pari, c'est de voter blanc. Mais vous verrez, du coup, on me cataloguera Front National.


    Bon débat.
    CD

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  3. Michel Coruble2 mai 2012 à 19:39

    Hier soir, devant ma télé, je pensais à vous, Constantin en écoutant Régis Debray discuter paisiblement avec Henri Guaino de ce qui différencie encore la Gauche de la Droite. On peut en effet légitimement se poser la question tant les représentants des deux bords ont mis d'énergie à brouiller les repères et tant l'étalage des turpitudes de quelques uns a pu venir masquer l'intégrité des autres.

    Régis Debray avait bien raison de distinguer les organisations politiques et leur personnel des valeurs qu'elles sont censées représenter. Bien des hommes de Gauche, parvenus au pouvoir, ont en effet tourné le dos aux intérêts de la classe ouvrière. Ma colère contre cette gauche là est toujours entière car en trahissant les aspirations populaires, elle a aussi précipité certains des plus ardents, des plus honnêtes, des plus sensibles de ses militants dans le camp d'en face, dans le camp de cette Droite prétendument sociale.
    Nous - vous comme moi sans doute - étions de ceux qui se sont sentis trahis, abandonnés par cette Gauche et je ne vous crois pas Constantin, quand vous dites que vous êtes de Droite. Je n'en prendrai pour preuve que l'émouvant récit que vous venez de nous faire encore de votre coupe de France. Vous êtes viscéralement de Gauche, bien plus que moi qui le prétend pourtant et même qui se dit de la "gauche de gauche" car autant le dire, j'aurais été bien incapable de vivre sereinement un voyage en car au milieu de supporters déchaînés (et en plus, je n'aime pas le foot).

    Mais venons-en à votre diatribe contre les journalistes que vous accusez de vilipender Nicolas Sarkozy. Je me souviens de 2007, quand les médias ressassaient du matin au soir les prétendues bourdes de Ségolène Royal, j'avais alors le sentiment que les seuls commentaires neutres étaient ceux qui correspondaient en tout point à mes convictions. L'esprit partisan nous égare tous... et même nous aveugle à tel point que vous voilà décidé à faire le choix de Nicolas Sarkozy, c'est à dire à voter pour celui qui ne s'adresse au peuple avec des vibratos dans la voix que pour pouvoir poursuivre sa politique au service exclusif des nantis et de la défense, sinon de l'accroissement, de leurs privilèges. Alors, évidemment il est impossible d'affirmer que François Hollande sera plus attentif aux plus humbles mais en tout cas, il lui sera difficile de faire pire !

    Vous nous dites aussi que c'est "la une de trop" qui aurait emporté votre décision mais comment ne voyez-vous pas qu'en décidant votre vote par opposition, en réaction au positionnement supposé majoritaire des médias, vous vous placez alors dans une dépendance à leur égard toute aussi aliénante que si vous aviez suivi grégairement leur choix ? Peut-être, depuis, avez-vous écouté les mots du philosophe - j'ai pensé alors qu'il me parlait de vous ou qu'il ne s'adressait qu'à vous : "l'homme de gauche" disait Régis Debray est celui qui est une conscience et une appartenance ; une conscience libre pour critiquer, dénoncer, s'élever contre tous les reniements, les dévoiements, toutes les trahisons et une appartenance à un mouvement fondé sur des valeurs qui transcendent la trivialité et même la médiocrité des hommes et des femmes qui s'efforcent de les incarner.

    Un mot pour finir, ne vous méprenez pas, Constantin, je ne cherche pas ici à entrer dans une joute rhétorique sans fin, je voulais simplement dire que dimanche soir, il nous manquera des amis pour que la fête soit complète.

    Avec toute mon amitié,
    Michel Coruble

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  4. Cher Michel,
    tout d'abord une précision nécessaire due à...mon imprécision. Mardi 1er mai, mon choix n'était pas arrêté, j'étais en plein questionnement. Votre commentaire ainsi que les échanges que j'ai pu avoir avec d'autres amis, ont nourri ma réflexion. Certains d'entre eux regretteront ma décision, d'autres s'en réjouiront et d'autres plus anonymes auront perdu un pari...

    Ainsi, selon vous, je serais "viscéralement de gauche" parce que j'aime le peuple de France. Voyez vous, je n'ai pas le sentiment de m'être déplacé sur le spectre politique. Je fus en quelques sorte un "voyageur immobile" qui observa ses 30 dernières années la gauche s'éloigner des valeurs qui furent à une époque les siennes et sont restées en gros les miennes. Il se trouve simplement qu'aujourd'hui elle sont portées par d'autres sensibilités politiques, disons pour moi le courant souverainiste.
    A la limite, je veux bien vous concéder que je suis un nostalgique de la "gauche à la papa" un peu comme l'on ressent de la mélancolie en regardant ses photos de lycée ou en visionnant " le péril jeune". Gauche et peuple n'ont plus grand chose à voir entre eux et leur histoire commune se conjugue désormais au passé.
    La description que faisait Régis Debray dans ce débat que j'ai suivi avec passion et que vous citez "de l'homme de gauche" est un fidèle portrait du Charles Péguy de l'époque "notre jeunesse". Voilà une conscience qui allait bien au delà de la gauche, c'est peut être pour cette raison qu'elle l'a rejeté.

    Amicalement
    CD

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  5. Constantin, comme vous êtes à côté de la plaque du début à la fin. C'est dommage parce que vous avez beaucoup de connaissances, mais vous les utilisez très mal... Et c'est bien là la frustration qu'il y a à lire des blogs comme le votre. Jamais une réponse argumenter aussi longue soit-elle ne pourrait vous aider. Réinterpréter l'Histoire comme vous le faite, avec les yeux d'un homme de 2012, c'est faire une grande erreur de jugement de l'Histoire. Il serait tout autant constructif que je vous accuse de consentir à la maladie la plus meurtrière du monde à travers l'Histoire (la religion). Il faut chercher la signification du fond, et non s'arrêter à la forme.
    Et je tairais mon commentaire sur le qualificatif de "stalinien" pour Mélenchon qui m'a beaucoup fait rire, d'autant plus quand on réccuse la ressemblance du discours de Sarkozy après le 1er tour, avec Pétain.

    Bref, vos analyses politique étaient pertinentes et intéressantes au niveau local, mais dès que vous vous aventurez sur d'autres sujets, ça fait un gros "plouf".

    Victor

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  6. Voilà ce qui arrive. Il suffit de toucher à Mélanchon, cette vache sacrée du communisme « nouveau », qui nous la joue amnésique post-goulag et vous activez le camarade Victor, sorte de comète qui traverse tous les six mois le paysage politique local. Sans doute une pause avant de retourner à Henin Beaumont soutenir le suceur de roue du FN.

    Nouveau ou pas, le communisme est bouchonné et si ses massacres de population se limitent en ce début de 21 ème siècle à la Corée du Nord, c’est faute de terrain de jeu. Redonnez lui quelques rizières ou arpents d’étendue neigeuse et refleuriront les « S21 » et autres goulags en attendant les travaux forcés dans la plaine de la Beauce. Les futurs « zeks » n’ont qu’à bien se tenir, les Vichinsky et Piatokov de ce communisme « nouveau » sont déjà prêts.

    Voyez vous Victor, je me suis farci, sur internet, l’intégralité du meeting de Mélanchon à Rouen et je n’y ai entendu que deux choses. Une interminable déblatération sur la famille Le Pen et ensuite un appel à la chasse aux Koulaks. Ce n’était plus de la lutte des classes mais de la haine de classe et c’est lorsqu’il traite de « fascistes » les journalistes et le journal l’Express que le Camarade Jean Luc prend des accents staliniens.
    Heureusement, le Front de Gauche n’est qu’un (petit) soufflet qui essaie d’exister en surfant sur la vague bleue Marine. Son score dans les quartiers populaires a provoqué l’hilarité dans la sphère politique. Ce parti ne fait fantasmer que des petits bourgeois à la recherche d’une gauche rêvée et jamais trouvée. Malraux écrivait dans « L’Espoir », « La Révolution joue, entre autres rôles, celui que joua jadis la vie éternelle, ce qui explique beaucoup de ses caractères ».

    Je suis tellement à coté de la plaque, cher Victor, que je n’ai pas lu dans votre prose, l’ombre du début du moindre argument pour réfuter les faits historiques (et non pas d’« une réinterprétation » de l’histoire) que j’expose dans mon billet. Pacte germano soviétique, connait-pas Victor?
    Évidemment, je vous comprends, quelle déception pour vous d’apprendre que vos idoles ne sont rentrés dans la résistance qu’a partir de l’été 1941 et qu’avant cette date c’était plutôt copains / collabos entre communistes et nazis. J’ai déjà écrit ici que Maurice Thorez, 1er secretaire du PCF de l’époque, avait fuit la France dès septembre 1939 pour passer la guerre pénard à Moscou et faire son retour en France seulement une fois bien certain que la guerre était finie.

    Quant au journal « L’Humanité » si je devais écrire ici tous les mensonges qu’il a colportés, les lettres de mon clavier seraient usées bien avant que j’en eus terminé l’inventaire.

    Quittant le fond pour la forme, Victor, vos méthodes me rappellent celles de Médiapart et sans doute d’une de vos idoles (encore une), Edwy Plenel : du Buzz et de l’esbroufe !
    CD

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