"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

jeudi 25 avril 2013

le CRAC fait des émules à Florange


Jamais satisfaits ces syndicats !

Faire ça à Moi-je président, le jour même où sa principale promesse de campagne, donner un cadre juridique à la sodomie (1), est tenue et bien je trouve cela profondément injuste ! 
Mes chers Compatriotes, en homme d'état, François Hollande a su parer à l'urgence et définir ce qui était prioritaire. Quant au chômage et au déclin de la France cela fait quarante ans que ça dure, alors, hein, nous ne sommes plus à cinq ans près...

CD
(1) selon l'expression de Gaspard Proust

dimanche 21 avril 2013

Mariage Gay

Pierre Desproges, disparu il y a 25 ans (déjà)

«Comment reconnaître un hétérosexuel d'un homosexuel à sa façon de se tenir à table? 
C'est bien simple: servons à ce bel inconnu une banane flambée. S'il regarde la banane flambée sans piper, c'est un hétérosexuel. Mais s'il regarde la banane flambée en lui disant: Comment tu t'appelles? C'est une autre paire de manches.»

Pierre Desproges

samedi 20 avril 2013

Ferme des Bouillons


Je ne suis pas, loin de là, un expert du dossier mais ce que j'en sais me suffit pour penser que c'est un combat qui vaut la peine d'être soutenu. Si je résume de façon très sommaire, c'est l'histoire d'une ferme vendue par un propriétaire terrien à immo-auchan sur le territoire de la commune de Mont Saint Aignan dont le maire dit qu'il n'y est pour rien (air connu) sauf que lui et sa majorité municipale ont qualifié le terrain en zone à urbaniser. C'est donc aujourd'hui plusieurs hectares d'herbages et de terre cultivable qui à moyen terme sont condamnés à être transformés en zone commerciale et autre parking bitumé d'hyper marché.
Une association s'est créée afin de sauver le site et l'occupe depuis plusieurs semaines. Mais le rouleau compresseur habituel, huissiers/ menace d'expulsion s'est mis en route en attendant les CRS de François Hollande.

L'association de protection de la ferme des Bouillons organise ce samedi une "grande journée de résistance".Vous trouverez tous les détails dans le communiqué (voir ci dessous) qu'ils ont publié hier.
https://dl.dropboxusercontent.com/u/55627851/communiqu%C3%A9%20de%20presse%2019%20avril%202013-1.pdf

j'en profite pour vous donner également l'adresse de leur blog: 

Manu ad ferum
CD

jeudi 18 avril 2013

Le pied de nez du Bulletin aux voleurs de communes



Extrait du Bulletin de l'arrondissement de Rouen du 16 avril, en vente chez tous les bons marchands de journaux.
Personnellement, j'ai particulièrement apprécié la petite note d'humour "et en parlant de fusion...". Un beau pied de nez du Bulletin aux voleurs de communes !
CD

mardi 16 avril 2013

Une stèle pour Bihorel

Pour commémorer la commune de Bihorel (Seine-Maritime), annexée en janvier 2012 par Bois-Guillaume au mépris des habitants des 2 communes, le CRAC, Comité de Résistance et d'Actions Citoyennes, a procédé à l'inauguration d'une stèle - plus vraie que nature - pour que la mémoire du coup de force légal des élus reste vive. 
Voici le vibrant discours prononcé à cette occasion par un représentant du CRAC juste avant que la stèle ne soit dévoilée par le propre petit neveu d'Alfred Caron, premier maire de la commune de Bihorel.
Michel Coruble



La chorale d'Alfred chante pour Bihorel

Cette vidéo est le second volet de la cérémonie d'inauguration d'une stèle à Bihorel (Seine-Maritime), cérémonie initiée par le CRAC (Comité de Résistance et d'Actions Citoyennes) pour maintenir vive la mémoire des conditions particulièrement anti-démocratiques dans lesquelles s'est opérée l'annexion de Bihorel par Bois-Guillaume.
La Chorale d'Alfred qui est une émanation du CRAC a clôturé joyeusement ce rassemblement solennel ; écoutez-les : ils chantent parfois - souvent ! - faux mais ils visent toujours juste et touchent au cœur autant qu'à la conscience de tout démocrate, de tout citoyen véritable.
Michel Coruble 



Mes chers Compatriotes, vous trouverez à l'adresse de ce lien, le texte des chansons

 https://dl.dropboxusercontent.com/u/55627851/ChoraleAlfredTextes.doc
ou
 https://dl.dropboxusercontent.com/u/55627851/ChoraleAlfredTextesChansons.pdf

- et pour celui gravé sur la sixième stèle:

https://dl.dropboxusercontent.com/u/55627851/La%20sixi%C3%A8me%20st%C3%A8le.pdf


Vive Bihorel libre !
CD


lundi 15 avril 2013

l'Esprit d"Alfred


C'est bien connu, si en France tout se termine par des chansons et l'inauguration de la stèle n'a pas failli à cette tradition, tout commence souvent aussi par un discours.
Voici le texte de celui prononcé lors de cet évènement par Michel Coruble, grand inspirateur et animateur du CRAC devant l'éternel.

 Bonjour à toutes et à tous et merci, merci mes ami(e)s d’avoir répondu à notre invitation. Si vous me le permettez, avant que nous ne procédions au dévoilement de cette mystérieuse 6ème stèle, je voudrais vous dire quelques mots au nom du CRAC, notre Comité de Résistance et d’Actions Citoyennes.



Le CRAC, vous en avez sans doute déjà entendu parler ; les membres du CRAC, vous les avez peut-être même déjà entendu chanter lors de certains conseils municipaux houleux, et vous allez encore les entendre tout à l’heure car ce matin, la chorale d’Alfred est là et bien là ; vous avez certainement remarqué aussi certaines de leurs facétieuses affiches et les détournements de noms de rue auxquels ils s’étaient livrés pour dénoncer le déni de démocratie ayant présidé à la fusion ; bref, vous savez tous plus ou moins aujourd’hui que le CRAC est un réseau de citoyens des 2 communes de Bihorel et de Bois-Guillaume, de toute tendance politique, un réseau qui s’est constitué au lendemain de la funeste soirée du 4 juillet 2011, quand les élus des conseils municipaux de nos deux communes se sont déshonorés – il n’y a pas d’autre mot - en trahissant la confiance qu’une majorité d’électeurs leur avait accordée. La cérémonie de ce matin s’inscrit donc dans l’objectif poursuivi depuis bientôt deux ans par notre comité, à savoir, faire vivre, envers et contre tout, la démocratie locale en perpétuant la mémoire des conditions scandaleuses dans lesquelles s’est opérée la fusion Bois-Guillaume – Bihorel.

 

Nous n’oublierons pas en effet, ce 4 juillet 2011, quand par esprit clanique, par bêtise ou par intérêt, pour complaire finalement aux médiocres calculs politiciens de Pascal Houbron et de Gilbert Renard, la quasi-totalité des élus de leurs deux majorités municipales a voté, au mépris de tout esprit démocratique, la réunification des communes. Il serait plus juste d’ailleurs de dire que ce qu’ils ont tous voté en ce soir de honte, c’est l’annexion, oui, l’annexion de Bihorel par Bois-Guillaume car notre commune a bel et bien été annexée, littéralement absorbée ; elle n’est plus aujourd’hui de toute évidence, rien d’autre qu’un quartier de Bois-Guillaume, un quartier périphérique, excentré, un quartier revenu à un statut auquel nous pensions avoir échappé il y a exactement 121 ans aujourd’hui, quand le 14 avril 1892, après des mois, des années de luttes pour ne plus être les parents pauvres de la commune de Bois-Guillaume, les habitants de Bihorel, emmenés par le docteur Alfred Caron, avaient enfin obtenu d’ériger leur quartier en commune libre et autonome.





Et voilà qu’aujourd’hui, l’Histoire bégaie amèrement. Mais qu’on ne s’y méprenne pas, nous ne sommes pas ce matin de larmoyantes victimes venues gémir sur notre triste sort ; si nous érigeons une stèle à la mémoire de notre commune, ce n’est pas pour pleurer sur un combat qui serait définitivement perdu ou pour engager je ne sais quel travail de deuil ; bien au contraire, cette stèle est là comme un cri de colère qui ne s’éteindra plus, cette stèle est là pour rétablir la vérité historique, cette vérité que nos élus voudraient tant faire oublier, cette tache indélébile qu’ils voudraient tant pouvoir effacer : l’histoire pitoyable de cette fusion sur fond d’enjeux politiciens pathétiques avec ses invraisemblables dénis de démocratie, ses mensonges éhontés, ses reniements à répétition. Cette stèle est là pour rappeler à tout jamais les conditions infamantes de création de la prétendue « commune nouvelle » ; elle est là pour maintenir vivante dans la mémoire de tous, la violence qui nous a été faite, la violence que nos élus nous ont fait ; pour dire que jamais, jamais il ne faudra oublier, jamais il ne faudra accepter pareil dévoiement, pareille violation du principe démocratique. Non, tout cela ne s’effacera pas ; cette stèle en gardera le témoignage inaliénable : toutes les traces de la forfaiture y sont gravées dans le marbre pour qu’elles s’inscrivent tout aussi profondément dans le marbre de nos mémoires d’électeurs.



Personne ne doit oublier comment ces deux maires, Pascal Houbron et Gilbert Renard, et tous les membres de leurs majorités municipales, se sont conduits de manière totalement indigne en prononçant l’annexion de Bihorel par Bois-Guillaume en dépit du rejet massif de ce projet dans les urnes par les habitants des deux communes et en dépit aussi de leurs engagements publiquement réitérés à respecter le verdict de la consultation. Personne ne doit oublier que nous sommes aujourd’hui, à Bihorel, avec un maire que nous n’avons pas élu, un maire qui ne s’est même jamais présenté à nos suffrages, alors que dans le même temps, quatre membres de l’opposition, quant à eux démocratiquement élus, se trouvent exclus du conseil municipal… Le dysfonctionnement, le scandale démocratique est criant et c’est là le résultat du cynisme absolu d’élus se prévalant d’un droit déconnecté de toute morale. Ces élus sont coupables, coupables non seulement de crime contre les communes dont ils avaient la responsabilité mais coupables surtout d’avoir creusé une faille vertigineuse entre légalité et légitimité, une faille abyssale entre politique et éthique aussi ; ces élus sont coupables d’avoir perverti l’essence même de la Loi en la captant à leur seul profit ; coupables ce faisant de nourrir la dangereuse tentation populiste ; coupables, en un mot comme en cent, de crime contre la démocratie.

 Ils pensent avoir commis le crime parfait parce qu’ils ont commis un crime parfaitement légal mais ça n’en reste pas moins un crime dont les auteurs devront être sanctionnés par les citoyens dans les urnes. Ces élus ont commis l’irréparable ; ils se sont discrédités, disqualifiés, placés eux-mêmes hors-jeu de tout débat démocratique et désormais, leur départ est le préalable indispensable au rétablissement d’un débat apaisé au sein de nos deux communes.



La démocratie - nos élus locaux nous en ont hélas apporté la terrible preuve - n’est pas, ne sera jamais un acquis définitif ; le combat pour la défendre reste toujours à mener ; et si demain, ceux-là mêmes qui l’ont bafouée pour satisfaire leurs petites ambitions personnelles et promouvoir leur petites carrières, ont encore l’impudence, l’indécence absolues de se présenter aux suffrages des électeurs qu’ils ont ouvertement méprisés, alors, la sanction devra être à la hauteur de leur trahison : il ne peut y avoir et il n’y aura pas d’impunité pour ceux qui ont piétiné la volonté des électeurs : en 2014, aucun vrai démocrate ne donnera son suffrage aux coupables d’un tel crime contre la démocratie : pas un vote, pas un seul n’ira aux violeurs de démocratie ; pas une voix, pas une seule n’ira aux voleurs de communes !



Vive Bihorel libre ! Vive Bois-Guillaume libre !



Michel Coruble, pour le CRAC

Parc de l’Argilières, Bihorel,

le 14 avril 2013

Ce n'était pas encore "le temps des cerises" mais sous les cerisiers en fleurs, la chorale d'Alfred a étouffé quelques "pierrots" (verre de vin blanc) bien mérités !

dimanche 14 avril 2013

le CRAC lance le Printemps Bihorellais !

Monsieur Guy Caron, petit neveu d'Alfred Caron premier maire de Bihorel, inaugurant la stèle en l'honneur de notre commune libre en 1892.



Mes chers Compatriotes,



En ce 14 avril 2013, cent vingt et un ans après la création de Bihorel libre, renouant avec une vieille tradition abandonnée sous l’ère Tamarelle, quelle belle page citoyenne fut écrite en ce jour  anniversaire de la naissance de notre commune !

En ces instants et en ce lieu souffla l’esprit français et avec lui, celui d’Alfred Caron représenté ce jour par Monsieur Guy Caron, son petit neveu qui inaugura officiellement une stèle en l'honneur de Bihorel, exempte, elle, de toute faute d'orthographe ou contre vérité historique, contrairement à ses voisines...

Pour les absents, sachez que le CRAC, ce 14 avril 2013, lança le printemps bihorellais et avec lui la moralisation de la vie politique à Bihorel / Bois Guillaume.

l'évènement attira bien plus de citoyens que les séances de baratin organisées dans chaque quartier par les voleurs de communes Houbron et Renard. Dans l'assistance, on aura remarqué la présence du conseiller municipal Jean Claude Ravenel


Cliquer sur l'image pour lire le texte


Ici, sur ce blog, tout au long de la semaine, nous reviendrons sur cet évènement avec photos, vidéos, textes de discours et de chansons.


La chorale d'Alfred: une première représentation qui en appelle bien d'autres...


J’entends Houbron, le Renard et ses moutons trembler !



Que Vive la démocratie et Bihorel libre !



Manu ad ferum

CD   

mercredi 10 avril 2013

le Crac à l'adresse de l'annexionniste Renard: "Go Home ! "

Samedi 6 avril au matin, Renard et ses voleurs de commune avaient organisé une séance de baratin dans Bihorel village. 
Maintenant toujours la pression, les partisans du Crac de leur coté avaient parsemé le parcours de Gilbert le Millionnaire d'un certain nombre de messages de "bienvenue" mais à aucun moment ils ne cherchèrent le contact avec l'annexionniste et ses collabos. 
En effet, comme l'énonçait un panneau installé rue de la république "on ne débat pas avec les ennemis de la démocratie".






Mes chers Compatriotes, à (très) bientôt pour de nouvelles aventures

Vive Bihorel libre !
Manu ad ferum
CD

mardi 9 avril 2013

Lundi 8 avril 2013: l'enfer bientôt privatisé ?


Mes chers compatriotes, je dois vous avouer que je suis assez stupéfait qu'il puisse être tresser de telles couronnes de lauriers, certes à titre posthume mais quand même, à cette vieille esclavagiste de Magret Thatcher.
Le monde dont elle rêvait dans les années 80 avec le cowboy de série "z" Ronald Reagan, shootés tous deux aux prêches des économistes de l'école de Chicago et bien nous y vivons aujourd'hui.
Dérégulations, finances sans frontière, pouvoir apatride des marchés, main d’œuvre variable d'ajustement, tel était leur credo. 
Trente ans après, on admire le résultat et qui mieux que Warren Buffet pour nous le commenter "la guerre des classes existe bel et bien mais c'est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et c'est nous qui gagnons".
Alors pour une fois, je serai d'accord avec le camarade Mélanchon "Magret Thatcher va découvrir en enfer (1), ce qu'elle a fait aux mineurs".
CD

(1): surprenante référence chrétienne pour un trotskyste 

l'Homme de Rio


80 ans, déjà ?

vendredi 5 avril 2013

Sans étiquette mais pas sans idée



Mes chers Compatriotes, la politique ce n'est pas uniquement et fort heureusement que les tripatouillages de scrutins comme à Bihorel/Bois Guillaume ou les magouilles financières au sommet de l'état. Non, la politique cela peut être aussi un rassemblement de citoyens qui se retrouvent autour de quelques valeurs transcendant l'habituel clivage droite/gauche, un peu comme la liste "Que vive Bihorel" qu'avait conduite en 2008, Jean Claude Ravenel lors des dernières élections municipales.C'est d'ailleurs chez ce dernier qu'il y a une dizaine de jours nous nous sommes retrouvés.

Joie d'abord de revoir des visages amis avec lesquels j'avais partagé le combat de 2008 mais aussi plaisir de découvrir de nouveaux personnages dont plusieurs Bois Guillaumais(es). 
Bien vite, deux idées directrices dans la perspective de constituer une liste, ont fait consensus. La première, le rétablissement de la démocratie locale et l'extension de celle-ci aux sujets importants de la vie de la commune, bref redonner la parole aux habitants et la respecter. La deuxième, faire barrage à toute liste comportant Houbron et/ou Renard ou l'un des félons qui dans nos deux communes ont trahi la volonté populaire exprimée contre la fusion le 26 juin 2011. 
Bien sûr, tout un chacun s'est exprimé et a donné ses idées sur ce que pourrait être dans nos deux communes, la culture, le sport, le social, l'économie, les différentes générations etc...Bref un bouillonnement d'idées auquel vous pouvez d'ailleurs participer en vue de présenter un programme défendu par une liste en 2014 pour "Que Vive la Démocratie" de nouveau dans nos communes.
CD 

Sa petite entreprise ne connait pas la crise

Iles Caïman
Lorsqu'un socialiste crée une entreprise, on doit reconnaitre qu'il se montre particulièrement attentif au sujet des conditions de travail. C'est son camarade Gérard Filoche qui va en être tout ému.
CD

mercredi 3 avril 2013

République exemplaire


"Moi Président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres". 
(le Pingouin, 2012)


Les couillons et les malins par Brice Couturier
France Culture (mercredi 3 avril 2013)

" On trouvera dans le numéro du magazine Causeur à paraître demain, une interview de Marcel Gauchet dont on dirait qu’elle a été réalisée, non pas il y a plusieurs semaines, comme il est probable, mais bien plutôt hier soir. Le philosophe s’y exprime, en effet, comme s’il commentait l’actualité du jour.
Ecoutez donc : « Mon idée est que les conditions du respect des règles de la vie commune ont été profondément altérées par une situation où les uns, au sommet, ont les moyens de contourner les règles, tandis les autres continuent d’être obligés de s’y soumettre ou n’ont pas les mêmes moyens de s’y soustraire. » Fin de citation.
Cette intuition a reçu, hier, une vérification presque caricaturale. En effet, l’homme qui incarnait, depuis Bercy, les hausses d’impôts, les taxes nouvelles, les malus, les pénalités que, dans son imagination débordante, une administration impitoyable ne cesse de concevoir pour tenter de combler ses propres déficits, ce même homme avait trouvé le moyen quant à lui, de soustraire au fisc une partie importante de ses revenus, en les dissimulant à l’étranger…
S’il est dangereusement problématique de laisser entendre que la loi ne s’applique qu’à ceux qui n’ont pas les moyens de lui échapper, il est plus dévastateur encore pour l’ordre social de constater que ceux qui la conçoivent s’évertuent à ne pas se la voir appliquer. Il n’y a pas de moyen plus redoutable de la délégitimer. L’idéal de la république, c’est que la loi est la même pour tous. Si ceux-là même qui ont pour mission de la faire respecter s’y soustraient dès qu’ils en ont l’occasion, on peut y voir la preuve qu’elle n’est pas légitime.
Comme le dit encore Marcel Gauchet : « un dilemme travaille confusément l’esprit de tout un chacun : faites-vous partie des couillons qui continuent bêtement de respecter les règles, ou êtes-vous du côté des malins, qui ont compris le nouveau système, et qui savent que les règles ne sont là que pour être tournées ? »
Ce « nouveau système », Marcel Gauchet y voit la conséquence de deux phénomènes historiques : d’abord, la globalisation, qui a été pensée pour « réformer les sociétés trop rigides et trop compliquées » qu’étaient les vieux Etats-nations. En les mettant en concurrence entre eux, « en créant des mécanismes de contournement » des lois nationales, en les ouvrant de force sur l’extérieur, on a cherché à les mettre à la page, à les décoincer. Ce courant de libéralisation a rencontré le courant libertaire issu de la contre-culture des années 60, qui prônait la transgression des règles communes : « il est interdit d’interdire ».
Du coup, les vieilles normes, conçues dans le cadre territorial des Etats, paraissent ne devoir s’appliquer qu’à ceux qui n’ont pas les moyens de leur échapper. Et les violer apparaît comme un signe de supériorité intellectuelle. Pensez à la vogue de l’adjectif « malin »…

De plus en plus, c’est notre capacité de mobilité qui détermine notre envergure sociale : tout en bas, les centaines de millions de personnes qui ne peuvent s’éloigner du point d’eau grâce auxquelles elles survivent. Tout en haut, la minorité des très riches et des très informés, qui bénéficient des ressources innombrables qu’offre l’hyper-espace d’une planète mondialisée pour échapper au sort commun. Entre les deux, les citoyens assignés à résidence des Etats-nations, qui paient pour les folies des banques, en rongeant leur frein…. Ils voient certains, parmi les puissants, faire fi de la « common decency » prônée par Orwell, qui servit longtemps de morale minimale dans nos démocraties bourgeoises. Il ne faudrait pas que l’impression, qui prévaut en Europe, que les dirigeants élus sont incapables de nous guider hors de la crise, se double du pressentiment d’un naufrage inévitable. Or, c’est ce qu’on est tenté de déduire du comportement de sauve-qui-peut individuel de certains."