"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

jeudi 12 septembre 2013

Le cave se rebiffe ou la methode Harry appliquée à Nice

Braquage à Nice : le cave se rebiffe

Par François Delaître
À Nice, hier matin, deux braqueurs s’attaquaient à un bijoutier sexagénaire et le contraignaient à leur ouvrir son coffre. Histoire a priori banale que ce fait divers, c’est l’éternelle fable du loup et de l’agneau. Dans son adaptation contemporaine, le loup n’a toutefois plus à se chercher des prétextes pour dévorer l’agneau, des tiers hybrides se chargent de les lui trouver, et l’agneau en a pris son parti.
Mais il arrive aussi que l’agneau, parfois, se rebiffe. Et ce matin, le bijoutier – déjà cambriolé quelques mois plus tôt – a répondu à la violence de ses agresseurs à coups de pistolet. Bilan de la matinée : un truand abattu (un « jeune de 22-23 ans », selon un témoin), un autre en fuite avec une partie du butin, et le commerçant placé en garde à vue pour « homicide volontaire ».
Comme le bijoutier de l’avenue de La Motte-Picquet à Paris l’an dernier, le commerçant niçois apprendra peut-être lui aussi que dans la France Valls-Taubira, il est des actes qu’on ne saurait tolérer. Il n’est par exemple pas acceptable qu’un quidam se charge du travail que le gouvernement se montre au mieux incapable d’accomplir, au pire parfaitement conscient de saboter.
Dans cette France que d’autres nomment « orange mécanique », dans laquelle la criminalité explose quasiment partout et dans tous les domaines (depuis un an, les seuls vols à main armée auraient augmenté de 7 % dans les villes, et 12,9 % dans les campagnes selon le criminologue Xavier Raufer), on n’a raison de se défendre que lorsqu’on est mort.
Aurait-on trouvé Jacques Blondel à ce point héroïque si l’arme qui l’a tué à Marignane le mois dernier s’était retournée contre les braqueurs qu’il avait pris en chasse ?
L’histoire de Stéphane Turk, le bijoutier niçois, ne semble au premier abord pas si différente. Témoin d’un braquage – le sien –, il prenait en chasse hier matin ses braqueurs, en fuite sur un scooter. Le malheur voulait que monsieur Turk fût armé et ne se fît point tuer… Sa mésaventure se poursuivra donc au commissariat, puis sans doute au tribunal…
Cette histoire est celle du cave qui se rebiffe. Du dindon qui ne veut plus fournir la farce. Et de l’arroseur arrosé, aussi. Une histoire qui, à mesure que le garde des Sceaux se moque du monde, semble trouver de plus en plus de volontaires pour l’écrire.
La raison du plus fort est toujours la meilleure, disait La Fontaine. Et si la solution au problème de la criminalité exponentielle en France était bêtement là ?

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