"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

dimanche 27 avril 2014

«Nous déclarons et définissons saints les bienheureux Jean XXIII et Jean Paul II»,



Si l’homme peut décider par lui-même sans Dieu, de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, il peut aussi disposer qu’un groupe d’hommes soit anéanti. Des décisions de ce genre furent prises par exemple sous le Troisième Reich, par des personnes qui, étant arrivées au pouvoir par des voies démocratiques, s’en servirent pour mettre en œuvre les programmes pervers de l’idéologie nationale–socialiste qui s’inspiraient de présupposés racistes. Des décisions analogues furent prises par le parti communiste de l’Union soviétique et des pays soumis à l’idéologie marxiste. C’est dans ce contexte qu’a été perpétrée l’extermination des juifs, de même que celle d’autres groupes, comme par exemple l’ethnie rom, les paysans d’Ukraine, le clergé orthodoxe et catholique en Russie, en Biélorussie et au-delà de l’Oural. De manière analogue, les personnes gênantes pour le régime furent persécutées : par exemple les anciens combattants de septembre 1939, les soldats de l’armée nationale en Pologne après la seconde guerre mondiale, les représentants de l’intelligentsia  qui ne partageaient l’idéologie marxiste ou nazie. Il s’agissait normalement d’élimination au sens physique mais parfois aussi d’élimination au sens moral : la personne était empêchée d’exercer ses droits, de manière plus ou moins drastique.

Parvenus à ce point, on ne peut omettre d’aborder une question plus que jamais actuelle et douloureuse. Après la chute des régimes édifiés sur les « idéologies du mal », dans les pays concernés, les formes d’extermination évoquées ci-dessus ont en fait cessé. Demeure toutefois l’extermination légale des êtres humains conçus et non encore nés.  Il s’agit encore une fois d’une extermination  décidée par des Parlements élus démocratiquement, dans lesquels on en appelle au progrès civil des sociétés et de l’humanité entière. D’autres formes de violation de la loi de Dieu ne manquent pas non plus. Je pense par exemple aux fortes pressions du Parlement européen pour que soient reconnues les unions homosexuelles comme une forme alternative de famille, à laquelle reviendrait aussi le droit d’adopter. On peut et même on doit se poser la question de savoir s’il ne s’agit pas, ici encore, d’une nouvelle « idéologie du mal », peut être plus insidieuse et plus occulte, qui tente d’exploiter, contre l’homme et contre la famille même, les droits de l’homme.

Pourquoi tout cela arrive t-il ? Quelle est la racine de ces idéologies de l’après lumières ? En définitive, la réponse est simple : cela arrive parce que Dieu en tant que créateur a été rejeté, et du même coup la source de détermination de ce qui est bien et de ce qui est mal. On a aussi rejeté la notion de ce qui, de manière plus profonde nous constitue comme êtres humains, à savoir la notion de « nature humaine » comme « donné réel", et à sa place, on a mis un « produit de la pensée » librement formée et librement modifiable en fonction des circonstances. Je considère qu’une réflexion plus attentive sur cette question peut nous conduire au-delà de la rupture cartésienne. Si nous voulons parler de manière sensée du bien, et du mal, nous devons revenir à saint Thomas d’Aquin, c'est-à-dire à  la philosophie de l’être. Grâce par exemple, à la méthode de la phénoménologie, on peut examiner des expériences comme celles de la moralité, de la religion, ou de l’être-homme, en en tirant un enrichissement significatif pour nos connaissances. On ne peut cependant oublier que toutes ces analyses présupposent  implicitement la réalité de l’être-homme, à savoir qu’il existe un être créé, et aussi un être absolu. Si l’on ne part pas de tels présupposés « réalistes », on finit par se mouvoir dans le vide.                             



Jean Paul II, Mémoire et identité (2005)

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