"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

vendredi 12 septembre 2014

Une Fleur parmi le Mal




Il en va parfois ainsi. Je vous avais préparé un billet sur la rentrée dans lequel je me moquais des électeurs de gauche, d’Alain Juppé et d’autres choses encore. Je n’avais plus qu’à peaufiner deux ou trois formules avant de publier et puis un fait « divers » est passé par là. Alors le billet en question vous l’aurez plus tard. Peut être...

Fait « divers », je n’ai jamais aimé l’expression, surtout lorsqu’elle recouvre d'un voile dissimulant les symptômes qui montrent que le vernis de notre civilisation est  écaillé par quelques barbares, hélas de plus en plus nombreux ces temps-ci dans nos contrées. Lundi soir tombe l’information concernant une joggeuse agressée à l’arme blanche en Seine Saint Denis et l’on apprend qu’elle n’a pas survécu aux sept coups de couteau portés dont l’un à la carotide. Elle avait 23 ans. A cet instant, pris d'effroi on ne peut s’empêcher de penser à cette vie interrompue si jeune, de manière si violente, au coté épouvantable d’une telle mort. On pense aux parents qui le temps que la victime soit identifiée, vont bientôt apprendre la terrible nouvelle, sentir la terre se dérober sous leurs pieds et leurs vies à eux aussi s’arrêter. C’est un fait divers anonyme qui vous semblerait presque lointain, pourtant vous pensez au tueur, « défavorablement connu des services de police » comme l’on dit en novlangue pour « euphémiser » le terme récidiviste ou multi-délinquant, et déjà vous êtes certain qu’il va bien se trouver quelques "experts" pour le déclarer irresponsable et quelques juges éclairés pour nous expliquer que tout le monde a droit à une seconde chance. Ne sommes-nous pas sous l’ère Taubira ?

Le temps s’écoule, d’autres informations viennent submerger votre mémoire immédiate, jusqu’à ce que votre mobile sonne. A l’autre bout des ondes une voix qui peine à retenir les sanglots, lâche que la joggeuse était une amie proche de votre fille du même âge. Le fait n’est plus du tout divers, vous sortez du roman informationnel quotidien et anonyme pour être propulsé dans ce qui ressemblerait à l’épisode d’une mauvaise série dans laquelle vous auriez un rôle de figurant. Vous peinez à y croire, pourtant ce n’est pas une fiction, il faut vous y résoudre. Vous repensez alors à cette joggeuse de 23 ans qui fut là au mauvais endroit, au mauvais moment. Elle n’aura pas droit à une seconde chance, elle...
En commençant à prier pour cette jeune fille et ses proches, une question soudain vous assaille : pourquoi Dieu n’a-t-il pas stoppé le bras du tueur, Il avait bien arrêté celui d’Abraham ? Vous restez là, sans réponse. Vous pensez à ses parents, vous vous dites que cela pourrait être vous. Le souvenir vous revient de ces pères de famille dont les photographies étaient épinglées sur le mur des cons, que la votre aurait pu y figurer si par malheur... Tout en pensant que quelque part ces juges là sont responsables, monte en vous une bouffée de rage. Puis, vous ne ressentez plus qu’un grand mépris et un profond dégout à l’égard de ce monde à la clémence toujours plus grande pour les prédateurs et où la vie de jeunes filles peut-être aussi facilement broyée.

Parents, vous avez sans doute déjà oublié l'histoire de cette jeune femme de 23 ans, lâchement assassinée à Sevran dans le parc national forestier de la Poudrerie. Le flot médiatique a emporté la nouvelle et la petite joggeuse avec. Mais, lorsque votre enfant quitte la maison familiale, n’oubliez jamais de l’embrasser et de lui dire d’être prudent. 
CD

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