"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

lundi 11 mai 2015

Robert Ménard face au peloton de la gauche et de l'UMP


Par Christian Vanneste


Faut-il en pleurer ? Faut-il en rire ? Le jour même où l’immense majorité de l’Assemblée, gauche et « droite » confondues, vote une loi liberticide qui permet l’espionnage administratif des Français, le président de la République, de Riyad, avec en fond un drapeau saoudien, peu suspect de symboliser la tolérance religieuse et encore moins républicaine, donne une leçon sur les principes de la République au maire de Béziers, Robert Ménard.

Cette situation grotesque est révélatrice de la mixture qui est déversée jour après jour sur la tête des Français en ersatz d’information. Où notre médiocratie de politiciens et de journaleux foncièrement bêtes et méchants se plaît aux lynchages et aux exécutions sans jugement, où la mauvaise foi fondée sur les préjugés idéologiques et l’absence de travail conduit les mêmes à prendre les Français pour des imbéciles. Dans les deux hypothèses, l’intelligence des dirigeants ou des dirigés fait problème. La synthèse est évidente : le microcosme qui entend nous conduire est assez stupide pour croire que les Français le sont.

Le procédé éculé est toujours le même. Une phrase sortie de son contexte va servir de détonateur. Un mot va condenser l’horreur de la pensée et aimanter les indignations et les condamnations. Ici, c’est le mot « fiche », dérivé en fichier, puis noirci en fichage. Peu importe qu’il n’ait pas été employé. Le glissement sémantique va transmuter une évidence banale en blasphème absolu. Comme la calomnie du Barbier de Séville, la dénonciation va s’amplifier d’heure en heure jusqu’à traîner l’accusé à la une de l’information où les commissaires politiques et les inquisiteurs le déclarent déjà coupable et condamné.

La meute excitée aura tout le jour aboyé autour de la proie, les uns proclamant les valeurs de la République ternies par le crime, les autres hurlant aux jours sombres de notre Histoire, d’autres encore annonçant déjà le châtiment, la révocation du maire indigne. Le préfet, le procureur de la République, la rectrice se mobilisent à l’appel du Premier ministre, saisissant l’occasion de remettre le racisme au centre du débat et de faire oublier les trois années calamiteuses du règne de la gauche. La police fouille la mairie de Béziers, ainsi stigmatisée. La CNIL et le Défenseur des droits sont saisis. Une enquête est ouverte. Mais la « journaliste » Pulvar affirme déjà que la condamnation est « unanime ».

Le maire de Béziers s’inquiète de la proportion d’élèves musulmans dans les écoles municipales. Cette donnée est révélée par les prénoms. Elle n’est nullement utilisée pour stigmatiser, mais pour savoir. Eh bien, en France, il est interdit de procéder à des statistiques fondées sur l’origine ou la confession des gens. Cette censure a l’intelligence de l’autruche ou l’hypocrisie du serpent.

Ne soyons pas naïfs au point de croire qu’il s’agit de l’ouverture d’un débat. Non ! Il s’agit d’une tentative d’exécution d’un opposant de stature nationale, et à travers lui de l’attaque d’un parti qui perturbe le jeu politique et peut contrarier bien des carrières, bref d’une basse manœuvre politicienne. Le peloton réunit les mercenaires habituels de la gauche comme de l’UMP. Ils ont les mêmes intérêts. Ils travaillent aussi peu les uns que les autres, mais savent quand même répéter une leçon dont le contenu appartient davantage au réflexe qu’à la réflexion.

Le coupable, c’est Ménard, le pelé, le galeux, qui contamine notre pays avec sa peste raciste. Il faut donc que le rectorat, qui ferait mieux de s’intéresser aux pédophiles présents dans le corps enseignant, la justice et la police, qui semblent avoir eu quelques difficultés à mettre hors d’état de nuire des islamistes « fichés », s’occupent prioritairement de lui. Pour avoir subi le même processus fondé sur l’ignorance ou la volonté de tromper l’opinion en desservant l’intérêt du pays, je souhaite qu’à force d’être rejouée, cette farce finisse par lasser les Français et leur ouvre les yeux sur l’état pitoyable de notre démocratie.

 Christian Vanneste

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