"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mercredi 18 novembre 2015

«Nous payons les dénis successifs de réalité»


Historien, Georges Bensoussan en 2002, sous le pseudonyme d''Emmanuel Brenner, dirigea la rédaction de l'ouvrage "les territoires perdus de la république". Ci dessous l'interview publiée dans le figaro ce jour.
CD 

INTERVIEW - Le responsable éditorial du Mémorial de la Shoah décrit le phénomène de déliquescence de la nation qui a entraîné des jeunes Français à rejoindre les combattants de l'État islamique et à préparer l'attaque barbare du 13 novembre.
Le FIGARO.- Plusieurs terroristes de la tuerie du Bataclan étaient d'anciens délinquants de banlieue. Y voyez-vous une nouvelle preuve de l'existence de «territoires perdus de la République»?
Georges BENSOUSSAN.- Il semble que la majorité des terroristes venait de ce que l'on appelle aujourd'hui les «territoires perdus de la République», un livre de 2002 et une expression passée dans le langage courant, mais où nos détracteurs ont vu des relents de guerre coloniale. Une interprétation violente qui dit d'abord l'imaginaire de boutefeux obsédés par la guerre d'Algérie qu'ils pensent inachevable.
Comment en est-on arrivé là?
C'est banalement la conjugaison de plusieurs facteurs qui est à l'origine du désastre. Pourquoi et comment se sont formés des ghettos sociaux et ethniques? Comment le chômage de masse a joué son rôle, couplé à des formes sournoises de discrimination. Pour autant, l'explication est très insuffisante, entre autres, parce que l'immigration renvoie à bien d'autres populations où elle ne génère pas cette ultraviolence.
Comment le pays d'accueil pouvait-il intégrer quand une partie de ses élites intellectuelles et médiatiques croyait elle-même si peu à la transmission de son patrimoine culturel? Quand une partie de la classe politique qui était informée de l'ampleur des problèmes d'intégration s'est tue. En laissant entendre qu'en investissant massivement dans ces banlieues, on viendrait à bout d'un problème réduit à sa seule dimension sociale.


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