"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !"

Louis Ferdinand Céline

mardi 26 avril 2016

Tchernobyl et la désinformation de la sphère médiatico-politique française

Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, cela ne manque pas de saveur de voir le futur apparatchik écologiste Noël Mamère se faire le porte voix de la désinformation d'état lors de sa présentation du JT de 13 heures, le 26 avril 1986 sur la 2,  en nous expliquant que grâce à la météo, le nuage radio actif de Tchernobyl resterait bloqué à la frontière française...
L'ultra libéral Alain Madelin (disparu depuis ?), ministre de l'industrie à l'époque, nous affirmait que si les allemands détruisaient pour cause de contamination radio-active les légumes cultivés dans la vallée du Rhin, les carottes et les poireaux poussés de ce coté-ci de la ligne bleue des Vosges étaient quant à eux parfaitement propres à la consommation humaine.
Moralité, en temps de guerre ou de catastrophes industrielles, ne faire confiance ni aux politiques, ni aux journalistes, bref surtout pas à la sphère médiatico-politique.
CD  




Signez l’appel contre l’entrée de la Turquie en Europe !


L’UE impose à la France la libre-circulation de 80 millions de Turcs dans l’espace Schengen. A partir du 1er juillet prochain, les Turcs n’auront plus besoin de visa pour entrer dans l’UE. François Hollande a capitulé, il a abandonné le contrôle des frontières à la Turquie et prépare l’entrée de la Turquie dans l’UE. Réagissez !




vendredi 22 avril 2016

Michel Onfray, la gauche, l'islam

le Figaro 21/04/2016

Michel Onfray: «La gauche est fascinée par l'islam comme elle l'était par les dictateurs au XXe siècle»

INTERVIEW - Taxé d'islamophobie par la gauche et cité par Daech, le philosophe normand refuse de se plier à la doxa binaire contemporaine. Il livre sa vision au Figaro Magazine.
LE FIGARO MAGAZINE - Longtemps, les intellectuels français ont pu discuter du christianisme, du bouddhisme, du shintoïsme, de l'animisme, etc., bref, de toutes les religions. Avez-vous le sentiment que parler de l'islam en 2016 est immédiatement ressenti comme un acte d'islamophobie?
Michel ONFRAY- C'est ainsi que les choses sont désormais présentées par une presse qui se croit de gauche parce qu'elle le dit et qu'elle imagine que cela suffit pour l' être, alors qu'en plus d'avoir souscrit à tous les poncifs libéraux en matière d'économie elle a rallié tous les poncifs cléricaux sur le terrain de l'islam: éloge du clerc contre le profane, éloge de la théocratie contre la démocratie, éloge de la misogynie, éloge de la phallocratie, éloge de l'homophobie contre l'égalité des sexes, éloge de la foi et de la croyance contre la raison et la rationalité… Drôle d'époque! Si l'on veut encore être de gauche - la gauche old school - et c'est mon cas, il est donc désormais conseillé de passer pour de droite aux yeux de ces gens-là…
Pourquoi la gauche, a priori hostile aux religions, fait-elle preuve d'une telle mansuétude face à l'islam?
En matière de religion, la gauche radicale n'est hostile qu'au judéo-christianisme. En revanche, elle manifeste une sympathie pour l'islam dans sa version politique antirépublicaine. La plupart du temps, la gauche qui se dit anticapitaliste assimile le capital, le capitalisme, l'argent, les Etats-Unis, les Juifs, Israël dans une même réprobation. Plus la gauche est de gauche, plus elle force le trait dans cette direction. Il n'est pas étonnant que celui qui se montre le moins à gauche sur l'échiquier politique de gauche, comme Manuel Valls, se trouve être le plus lucide sur les problèmes posés par l'islam politique.
Quand le PCF souscrit au pacte germano-soviétique, entre août 1939 et juin 1941, il justifie son alliance avec le nazisme en affirmant que les deux régimes partagent la même haine de l'argent, du capital, du capitalisme, des Anglais, des Etats-Unis et des Juifs bien sûr. Rappelons que ce même nazisme a pour compagnon de route le grand mufti de Jérusalem invité par les nazis à prêcher dans l'unique mosquée de Berlin. Cet homme souscrivait à la solution finale. Ajoutons que nombre de nazis, après guerre, se réfugient dans des pays musulmans - Syrie, Egypte.
L'islam est, après la guerre, présenté comme un auxiliaire dans les luttes anticolonialistes qui veulent l'émancipation d'un Occident judéo-chrétien. En France, pendant la guerre d'Algérie, le FLN se réclame de l'islam et le PCF, qui traite les indépendantistes d'hitléro-trotskistes en une de L'Humanité lors des massacres de Sétif et Guelma en 1945, puis qui s'oppose au Manifeste des 121 en septembre 1960, finit par soutenir tardivement la cause indépendantiste algérienne.
Aujourd'hui, en tant qu'il incarne clairement un mouvement anti-occidental, l'islam politique violent séduit ceux qui voudraient en finir avec ce vieux monde capitaliste. Cet islam passe donc pour l'auxiliaire d'une lutte anticapitaliste et, en tant que tel, il est pensé comme un compagnon de route dialectique dans l'opération de destruction du capitalisme mondial.
Il y a juste une erreur, et elle est de taille: l'islam n'a jamais été anticapitaliste…

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mardi 19 avril 2016

Le pape du Camps des Saints


Visionnaire, voici ce qu'écrivait en 1973, jean Raspail dans son roman le Camps des Saints:

L'avion blanc du Vatican se posa seul, nettement détaché, avec plusieurs longueurs d'avance. Toujours et partout , l'avion du Vatican arrivait le premier. A croire qu'on le tenait prêt à partir jour et nuit, chargé de médicaments, de dominicains en jeans et de pieuses missives. Probablement volait-il à la vitesse supersonique des symboles. Pour l'équiper, le pape Benoit XVI se dépouillait de tous ses biens et des dernières apparences du luxe pontifical. Mais comme il survivait encore à travers le monde , surtout dans les paroisses les plus humbles et les plus arriérées, trop de catholiques bornés et superstitieux, incapables d'imaginer un pape pauvre sans apparat, les dons affluaient aussitôt. Avec une régularité navrante, on le refaisait riche. Il voulait rester pauvre. Heureusement que l'avion blanc était là pour le tirer d'embarras ! Un pape sympathique aux médias, qui avait épousé son époque. Bonne page de couverture ! On le décrivait se nourrissant d'une boite de sardines, avec une fourchette de fer, dans sa petite cuisine - salle à manger sous les combles du Vatican. Quand on songe qu'il habitait Rome, ville éclatante de santé, pétante d'une richesse bien gagnée au fil des siècles, on se dit qu'il y mettait vraiment du sien, cet unique Romain mal nourri. Il restait aussi quelques Romains  indécrottables pour l'en mépriser vaguement....(....) 
Le Vatican vient de rendre publique une déclaration de Sa Sainteté le pape Benoit XVI : " En ce Vendredi Saint, jour d'espérance de tous les chrétiens, nous adjurons nos frères en Jésus Christ d'ouvrir leurs âmes, leurs cœurs et leurs biens matériels à tous les malheureux que Dieu envoie frapper à nos portes. Il n'existe pas d'autre voie, pour un chrétien, que celle de la charité. La charité n'est pas un vain mot, elle ne se divise pas , ne se mesure pas, elle est totale ou elle n'est pas. Voici venir l'heure, pour nous tous, de rejeter les compromis où notre foi s'est dévoyée et de répondre enfin à l'universel amour pour lequel Dieu est mort sur la croix et pour lequel il est ressuscité". Fin de citation. On apprenait également que sa sainteté le pape Benoit XVI avait donné l'ordre de mettre en vente tous les objets de valeur encore contenus dans les palais et musées du Vatican, au profit exclusif de l'accueil et de l'installation des immigrants(....) on ne pouvait rien attendre d'autre d'un pape brésilien ! Les cardinaux voulaient un pape novateur, au nom de l’Église universelle, ils l'ont eu !

Plus récemment, Jean Raspail écrira: "la charité chrétienne souffrira un peu devant les réponses à apporter face à l'afflux de migrants. Il faudra se durcir le cœur et supprimer en soi toute sorte de compassion. Sinon quoi, nos pays seront submergés.".
CD

lundi 18 avril 2016

Finkielkraut : «Ma réponse à ceux qui m'ont expulsé de Nuit debout»



Intrigué par tout ce que je lisais dans la presse sur le mouvement Nuit debout, j'ai voulu juger par moi-même. Je suis donc allé samedi soir place de la République, à Paris. À peine arrivé, j'ai été interpellé par un homme qui semblait avoir mon âge: «On va voir le petit peuple, quelle décadence!» Mon épouse, interloquée, l'a fusillé du regard. En réponse, il nous a tiré la langue, puis nous a ostensiblement tourné le dos. Refusant de nous laisser décourager par cet accueil, nous avons poursuivi notre chemin jusqu'à l'assemblée générale. Au moment d'y accéder, un jeune homme m'a dit, le regard noir et le visage fermé: «On n'a pas besoin de vous ici.» J'ai répondu que c'était moi qui avais besoin de voir et de savoir. Nous avons écouté deux réquisitoires de cinq minutes chacun - car telle est la règle, plus draconienne encore que dans les talk-shows télévisés - contre la société de consommation, et contre le capitalisme. Puis nous avons déambulé entre les stands, nous nous sommes arrêtés devant un atelier consacré à la cause animale, qui m'est chère. Là, une femme nous a abordés pour nous dire très gentiment qu'elle appréciait notre présence, que Nuit debout n'avait rien à voir avec les casseurs, que c'était un mouvement serein et sérieux dont les travaux allaient déboucher sur la proposition d'une assemblée constituante. Nous avons repris notre chemin, et c'est alors qu'un homme d'une quarantaine d'années s'est approché et nous a conseillé de partir car il y avait des gens qui nous voulaient du mal. J'ai répondu que notre visite n'était pas finie. Il m'a alors poussé avec violence. J'ai compris qu'il ne voulait pas nous protéger mais nous mettre dehors. Nous sommes revenus au centre de la place. Et là, une petite foule s'est formée, grondante et menaçante. Des gens du service d'ordre se sont approchés et nous ont dit que nous devions partir, que pour notre sécurité il nous fallait quitter immédiatement les lieux. Ils nous ont donc escortés jusqu'au boulevard, suivis par la petite foule haineuse qui criait: «Casse-toi, dégage!» Une femme particulièrement véhémente disait que je méritais d'être chassé à coups de latte. Comme je me retournais pour engueuler mes insulteurs, l'homme qui m'avait bousculé m'a craché au visage. Fin de l'épisode.


Nuit debout, si j'ai bien compris, exprime le besoin d'un monde extérieur au capitalisme où pourrait s'épanouir une véritable communauté humaine. Et comme si le XXe siècle n'avait pas eu lieu, l'avant-garde de cette communauté élimine toute pensée divergente. Moi, dont tant de journalistes et d'universitaires dénoncent depuis des mois «les intentions putrides» et «la pensée nauséabonde», je faisais tache, je souillais par ma seule présence la pureté idéologique de l'endroit. Certains participants sont, j'en suis sûr, désolés de ma petite mésaventure. Mais le fait est là: on est entre soi à Nuit debout. Sur cette prétendue agora, on célèbre l'Autre, mais on proscrit l'altérité. Le Même discute fiévreusement avec le Même. Ceux qui s'enorgueillissent de revitaliser la démocratie réinventent, dans l'innocence de l'oubli, le totalitarisme.
Et ça ne prend pas. Dans les rues qui longent la place, la vie continue comme si de rien n'était. Les gens vont au restaurant ou au spectacle sans prêter la moindre attention à ce qui se passe à quelques mètres d'eux. J'ai pris conscience, assis moi-même sur une terrasse pour me remettre de mes émotions, que Nuit debout était une kermesse gauchiste sous cloche, une bulle révolutionnaire lovée au milieu d'une ville complètement indifférente.
Tout le monde s'en fout, de Nuit debout. Tout le monde, sauf les médias qui cherchent éperdument dans ce rendez-vous quotidien un renouveau de la politique et lui accordent une importance démesurée. Quel contraste avec les Veilleurs, ces manifestants nocturnes contre la filiation pour tous et la gestation pour autrui! Ceux-là retardaient la marche de l'humanité. Ils ont donc été traités comme quantité négligeable. Je n'ai pas de sympathie particulière pour leur action mais j'aurais aimé alors, et j'aimerais aujourd'hui que les médias se donnent pour mission d'informer et non d'épouser ce qu'ils croient être le mouvement de l'Histoire.
Un mot pour finir: les protestataires de Nuit debout ont investi le lieu où le 11 janvier on brandissait la banderole: «Je suis Charlie, je suis juif, je suis la police, je suis la République.» Ce «je» est le grand oublié des ateliers et des assemblées «populaires». Nuit Debout veut effacer l'année 2015. Son échec est une bonne nouvelle.

 Par Alain Finkielkraut
Publié le 18/04/2016 à 18h31

samedi 16 avril 2016

Les malheurs d’Eloïse de Bravitude


Très chère et très désirable cousine1,

Il me reste de mon précédent séjour en votre demeure provinciale des souvenirs éblouissants. Je suis toujours étonné du dévouement ainsi que de l’imagination affolante dont vous faites preuve, lors de vos démonstrations d’alcôve. Et je vous avoue sans peine — mais vous ne l’ignorez pas — que le contraste entre celles-ci et votre coutumière froideur de veuve, me comblent tout à fait. Cependant, ce n’est pas de l’excellence de vos soins amoureux, que je veux ici vous entretenir. Dans votre belle contrée, les histoires de la Cour n’arrivent pas si vite que je doive vous priver plus avant du récit des malheurs nouveaux, qui accablent l’effarante Éloïse de Bravitude.
Vous vous rappelez l’épisode le plus brillant de sa longue carrière, celui qui la mena au pied du trône de France. On vit la femme Granbruit, mairesse de Lille, personnage revêche toujours de méchante humeur, alors patronne du parti des partageux, prendre le commandement d’une manœuvre de défiance envers Éloïse, qui en fut blessée d’abord, et se rétablit vite. C’est qu’elle est une manière de phœnix des antichambres politiciennes. Elle meurt lundi dans un affrontement de préau d’école, elle renaît jeudi en franchissant le seuil d’un ministère, dont elle s’est octroyé le maroquin. Elle n’a pas craint de le réclamer car, depuis qu’elle a gouté à l’épice du pouvoir, la Bravitude murmure à l’oreille des sourds qu’il n’en est pas un autre, qui accommode mieux les plats. Bref, la marquise disparaît en janvier, elle reparaît en avril dans un carrosse doré !

On se souvient que, jeune encore, elle avait eu le front de solliciter publiquement feu François Ier d’une circonscription, quelque part dans le royaume : « Vous ne pouvez pas faire quelque chose pour moi ? » Le souverain agacé, mais heureusement interloqué par tant d’audace devant la Cour, avait répliqué qu’il était « un peu tard ». Puis, se ravisant, il avait ajouté : « Je le ferai, mais je crains qu’il ne soit plus temps. »
On sait que, prince élu des avantageux et empereur des dissimulés, François gouvernait aussi le temps. S’il gardait le meilleur pour lui, il en distribuait les miettes à ceux qu’il souhaitait distinguer. Il trouva un territoire à Éloïse de Bravitude, qui s’y fit élire contre toute attente : les Deux-Sèvres. Elle prit de l’importance, se montra en compagnie du monarque, se glissa dans tous ses cortèges et jusque dans ses bagages. Avec cela, elle présenta un grand air, se mêla de tout, admonesta les opposants, écarta les rivaux. Elle imposait, elle soumettait, elle disposait. Elle gouverna bientôt toute la région. C’est ainsi que l’Angoumois, l’Aunis, la Saintonge, et le Poitou s’amusèrent de ses manières outrageusement… royales, avant de les subir non sans un agacement de mieux en mieux partagé. Après dix années de son règne, les peuples de l’Atlantique et du fromage de chèvre réunis lui firent connaître leur lassitude : ils lui imposèrent l’humiliation d’un ballotage.

Par un surcroît de malheur, son échec arrivait dans le même temps que montait sur le trône Gouda Ier, son ancien compagnon, le père de ses enfants : « Goudeus Primus maxime gavisus est, quod rex esset electus »2. On sait, ma voluptueuse cousine, que si la joie du nouveau souverain fut bruyante, la liesse du peuple ne dura pas…
Bref, la disgrâce de la mère et de la presque épouse délaissée s’augmenta du chagrin de la candidate. Elle espérait être sauvée au second tour par des électeurs, qu’elle voulait reconnaissants des bienfaits, dont elle prétendait les avoir comblés. Or, il lui fut porté un coup de plume, plus meurtrier que de la pointe d’une dague, par la favorite du moment, la colérique marquise de Koajélère. Cette dernière rédigea un bref poulet, lu et répété en tous lieux, où elle exprimait son soutien à l’adversaire d’Éloïse, un gueux du cru nommé Daigourdi : et le pire survint, qui fut la victoire de l’effronté ! Elle faiblit, elle fléchit, enfin elle faséya telle une voile de navire mal tendue sous l’effet du vent.
Elle se tordit les mains, prit pour témoins de son malheur les femmes de France, se répandit en lamentations. Mais les Français ne furent pas plus affectés que cela : la Bravitude avait déçu leur goût de la fantaisie et lassé leur faculté de compassion. Elle fut battue. Et l’on n’entendit plus parler d’elle pendant quelques heures.

Elle rentra bien vite dans la farandole du pouvoir, retrouva l’usage de cette parole singulière, mêlée d’assurance et d’illusionnisme bouffon, qui la signale parmi les autres figures des affligeants ministères Blérot et Valstar : elle a le don de l’annonce faite aux marris ! Vous vous étonnez ? Laissez-moi, coruscante cousine, vous expliquer cette formule : Éloïse aime plus que tout lancer une bonne nouvelle à la volée, sans même en vérifier l’exactitude ni seulement le bien-fondé. Sitôt qu’elle en tient une, elle se précipite devant les gazetiers, adopte naturellement sa pose satisfaite et son air d’impérieuse extravagante, puis la prononce urbi et orbi. Le propos ne se vérifie pas ? Les espoirs sont rapidement déçus ? On se plaint, on se désole ? S’il se trouve des citoyens assez sots pour la croire, elle aurait tort de s’empêcher de leur prodiguer le réconfort de sa parole vaine…
Mais que peut aujourd’hui la parade des bonimenteurs, alors que notre pays a la tête émeutière, et ne se berce plus que de désillusions ? Partout le peuple s’assemble en petits comités, sur les places, sur les marchés, sous les halles ou dans les champs. Partout il se navre, il gronde, il s’exalte. Le chef du gouvernement, qui menaçait hier d’imposer par la force ses lois au Parlement et à la rue, distribue du miel et des roses aux étudiants, qu’il craint par-dessus tout, aux pensionnaires du rendez-moi ça, aux cochers de fiacre, aux mendiants millionnaires, aux veuves éplorées, aux atrabilaires assermentés, aux rebelles en redingote.

Une nouvelle affaire, qui la touche de près, vient de freiner tout soudain la belle course d’Éloïse. « Ah C’est ballot ! », s’exclament ses ennemis. On la voyait s’élancer vers un nouveau triomphe immodeste, depuis que Gouda Ier, qu’on prétend parfois saisi d’un retour d’affection à son endroit, la comblait d’honneurs. Elle s’avançait sur les estrades du monde, enjouée, triomphante, à peine un pas derrière le monarque, presque reine, tout à fait puissante, altière, et la physionomie prise dans un masque de satisfaction un peu benêt.
Mais toute gloire à Rome compte pour rien dans le Poitou ! Son successeur au gouvernement de la Saintonge et de la douceur poitevine laisse entendre que le train de la Bravitude fut dispendieux et au-delà ! Enfin, pour le dire plus clairement, qu’elle a conduit sa belle province au bord de la faillite, laissé derrière elle une montagne de dettes !
Éloïse s’étrangle de rage, lorsqu’on lui rapporte l’affront : « Eh quoi ! Calomnies ! Mensonges ! Procédés dignes des contrées obscures et lointaines, où sévissent les tyrans… Mon honneur, celui du roi, du gouvernement, de la France ! Je ne laisserai pas ce crime impuni, je traînerai… tribunaux… la vérité… bassesse… jalousie… »

Nous en sommes là pour le moment, ma charmante. Dans l’état où se trouve notre infortuné royaume, c’est une péripétie sans grande conséquence, et je parierais volontiers qu’on ne parlera plus de tout cela le mois prochain. Quant à Éloïse de Bravitude, je gage qu’elle nous assènera longtemps encore ses discours moralisateurs et ses étranges formules, qui m’évoquent, dans le désordre, une pénitente extasiée, une épouse de missionnaire mormon, une dévote du gagnant-gagnant, et une diva rouée.
Le printemps s’installe, je viendrai sous peu vous rapporter les rumeurs et les potins de notre capitale, qui vous distraient tant. M’attendrez-vous, comme la dernière fois, allongée sur votre sofa tapissé de soie rose, seulement vêtue de ce collier d’esclave piqué d’une émeraude, que je vous rapportai de La Grande porte ?

Pierre Mandon / Causeur 14 avril 2016

mercredi 13 avril 2016

Jeunesse Debout



Quand on parle de la "jeunesse", n'oublions pas ceux qui - à 19 ans- donnent leur vie pour la France... RIP
Abbé Grosjean

lundi 11 avril 2016

Le voyage des "ainés" de Bihorel réservé aux années électorales


A cause de la bonne gestion d'Houbron depuis 15 ans qui a rendu les finances de la ville exsangues, il fallait bien un jour faire quelques tailles dans les dépenses. Oui mais comment s'y prendre lorsque l'on est un arriviste pour ne pas trop faire de mécontents parmi son électorat et ainsi hypothéquer ses chances pour "le mandat qui m’intéresse, c'est la députation".
Mes chers Compatriotes, la réponse est d'une simplicité enfantine et le voyage des "ainés" de Bihorel est un excellent exemple. Par mesure d'économie, notre maire pour tous a décidé qu'il n'aurait lieu dorénavant qu'un an sur deux. Voilà qui pourrait faire frapper le pavé par toutes les cannes de Bihorel et monter la fronde au foyer Devieilhe à l'heure du thé dansant, bref détourner le vote de nos anciens du gentil Pascal, lui qui voulait déjà les envoyer en maison de retraite pour construire des immeubles à la place de leurs maisons de famille. 
 C'est là qu'intervient toute la perfidie du politicaillon. Le voyage a eu lieu en 2015, année d'élection régionale à laquelle notre maire pour tous était candidat. Hors de question dans ces conditions de mécontenter un tant soit peu les Bihorellais chenus. Par contre 2016 est une année vierge de toute élection, alors on le supprime sans dommage (sauf pour les "ainés") et cela aura le double avantage de pouvoir le rétablir en 2017 tout en expliquant que grâce à la bonne gestion de la nouvelle majorité régionale dont notre maire pour tous fait partie, la commune a reçu de nouveau des subventions qui ont permis de dégager un financement pour le voyage des anciens.
Ainsi en 2017, année où notre freluquet espère intensément pouvoir briguer "le seul mandat qui m’intéresse, c'est la députation", il pourra faire le mariole durant le voyage en déversant ses boniments à un auditoire très réceptif et qui n'a finalement que ce qu'il mérite.
CD

vendredi 8 avril 2016

Salle de réunion


La nouvelle est passée quasiment inaperçue mais voici maintenant un mois, les dernières cabines téléphoniques de Bihorel ont été supprimées. 
Depuis une question me taraude : où l'UDI locale, et E.E.L.V plateaux nord de Rouen vont-ils maintenant pouvoir tenir leurs réunions respectives ?
CD 

samedi 2 avril 2016

Signez l’appel du Comité Orwell

Dire non au verrouillage de la démocratie !

Signez l’appel du Comité Orwell

Premiers signataires : Natacha Polony, Jean-Michel Quatrepoint, Alexandre Devecchio, Benjamin Masse-Stamberger, Elisabeth Lévy, Emmanuel Lévy, Franck Dedieu, Gérald Andrieu, Guillaume Bigot, Kevin Victoire, Matthieu Giroux.
C’était devenu une tradition républicaine. Pendant les cinq semaines qui précédaient l’élection présidentielle, tous les candidats combattaient à armes égales dans les médias : il n’y avait plus ni petits ni gros, ni outsiders ni favoris, ni inconnus ni stars. Chacun avait sa chance de convaincre les Français. On dira que c’était une fiction et que personne n’a jamais pensé que Philippe Poutou serait élu président de la République. Certes, mais cette fiction rappelait que ce ne sont ni les sondages, ni les journalistes qui décident, mais les électeurs.

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